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En Grande Bretagne, O.G.S. Crawford est le premier, en 1922, à avoir détecté des sites archéologiques totalement nivelés dans des régions où l'agriculture généralisée rend les repérages plus difficiles. Avec l'aide d'un collègue qui finança cette première prospection systématique dans le Wessex, ce chercheur anglais publia un livre fondamental pour l'histoire de cette discipline (Crawford et Keiller 1928) puis un autre très spectaculaire en 1929. Ce fut la stupéfaction générale et un grand enthousiasme devant cette révélation inespérée des "ghosts of Wessex", ces fantômes du passé. Les plus remarquables clichés ont été réalisés par le professeur John Kenneth Saint-Joseph à partir de 1939.
Après la guerre, il continue à voler avec des avions de la Royal Air Force. Puis, à bord d'un avion de l'Université de Cambridge spécialement équipé, et avec le concours d'un pilote très entraîné, Saint-Joseph (1966) prit lui-même jusqu'en 1980 des centaines de milliers de clichés grands formats en noir et blanc. Il ne s'est pas contenté d'être seulement un archéologue volant, il photographia et étudia tout ce qui d'avion pouvait avoir un intérêt dans les domaines scientifiques les plus variés. Il se spécialisa dans la fouille des camps romains.
En Allemagne Les recherches ont été entreprises, à partir de 1960, par Irwin. Scollar, puis par Otto Braasch; en Belgique en 1965 par Charles Léva. Ce dernier a créé, avec des moyens personnels, un important centre interdisciplinaire de recherches aériennes (CIRA).
Vue d'ensemble d'une ville romaine, Silchester (Hampshire), Grande-Bretagne. Photo J. K. Saint-Joseph.
Détail de la ville romaine, Silchester (Hampshire), Grande-Bretagne. Photo J. K. Saint-Joseph.
Ailleurs en Europe, des études se développèrent plus récemment en Italie, en Espagne, aux Pays-Bas, en Roumanie, en Suisse, au Luxembourg, en Suède. Pour en savoir plus, il faut consulter, à ce sujet, les actes du dernier colloque international d'archéologie aérienne qui eut lieu à Amiens en 1992 (publié en 1999 sous la direction de B. Bréart).
En France métropolitaine, ce n'est guère qu'après 1950 que des archéologues démontrèrent que les couvertures aériennes, comme celles menées par l'IGN, pouvaient permettre de repérer non seulement les grandes structures du paysage comme les voies romaines, mais aussi des vestiges enfouis, même dans des régions où l'agriculture avait tout arasé.
Ce fut le mérite, entre autres, de Roger Chevallier, de P. Lebel, de J. Bradford. C'est Le Gall, qui le premier, publia en 1954, une remarquable étude en utilisant les couvertures aériennes de l'IGN au Vieil-Evreux (Eure), incitant ainsi certains archéologues de terrain à tenter l'aventure et à opérer eux-mêmes avec des avions d'aéro-clubs et de petits appareils photographiques 24x36 d'amateurs.