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- La discipline et ses enjeux
- Portrait de Roger Agache
- Naissance d'une passion
Adolescent, Roger Agache vit la drôle de guerre, l'exode, le retour à Amiens, les bombardements et les destructions. Malgré les difficultés de transport, il retourne le plus souvent possible dans son village avec en main "l'Histoire de la campagne française" de Gaston Roupnel. C'est à cet auteur qu'il doit sa fascination pour le passé du monde rural. Il se met à ramasser des silex taillés, à observer les chemins creux, les rideaux, les sentiers capricieux, la lisière des bois et, pour mieux les comprendre, il fréquente assidûment la grande salle austère de la bibliothèque municipale d'Amiens. Ses premières recherches portent sur les souterrains, ces refuges que les villageois aménageaient pour se mettre à l'abri lors de périodes troublées des temps de guerre. La maladie le contraint à abandonner ses études à la Faculté des Lettres de Lille.
Il devient alors instituteur rural à Béthencourt-sur-Mer (Somme) et se marie. Il consacre ses loisirs à la Préhistoire et à l'étude assidue de l'œuvre de Victor Commont, le véritable fondateur scientifique de la Préhistoire moderne. Ses prospections de surface et le suivi méthodique des carrières des terrasses de la Somme lui permettent de réunir une importante collection qu'il léguera au Musée d'Abbeville.
En 1954, Léon Aufrère, directeur des Antiquités préhistoriques, lui fait reprendre ses études et le met en relation avec les grands préhistoriens d'alors, notamment l'abbé Henri Breuil, avec lequel il ira relever des coupes quaternaires. Il passe un diplôme à l'École Pratique des Hautes Études et prépare une thèse sur le Quaternaire de la Somme avec André Cayeux et Franck Bourdier.