La ville s’étageant sur la colline Sainte-Geneviève, vue depuis l’île Saint-Louis.
Infographie © A.-B. Pimpaud.

La ville de la rive gauche est installée sur le sommet et les versants de la montagne Sainte-Geneviève, en retrait des zones humides et inondables comme c’est l’usage en Gaule romaine. A l’origine, la majeure partie de cet espace semble avoir été destinée aux habitations : en pente en direction de la Bièvre et surtout de la Seine, ces terrains favorisaient le bon drainage des eaux usées et des eaux de pluies.

Dans ce cadre, le versant septentrional se démarquait du reste de la colline en recevant non seulement des habitations, mais surtout l’ensemble de la parure monumentale de la ville : les constructeurs ont utilisé la déclivité du terrain pour asseoir les monuments publics sur plusieurs niveaux. C’est manifeste pour le forum, le théâtre et les thermes de Cluny.

Quant à l’amphithéâtre, les bâtisseurs ont également choisi de l’appuyer sur une pente très prononcée, mais cette fois en dehors de la ville et sur un autre versant. Bien plus que des raisons pratiques et techniques, il faut voir dans ces dispositions un parti pris, une volonté de « mise en scène » de la ville dans ce qu’elle avait de plus imposant et de plus romain. Il faut donc imaginer, vu de la Seine, le paysage urbain d’une ville antique monumentale se déployant en étages sur la montagne Sainte-Geneviève, et ce pour le plus grand orgueil de ses notables qui témoignaient ainsi de leur adhésion à l’Empire : en haut le forum et ses thermes, à mi-pente le théâtre, les thermes du Collège de France et l’amphithéâtre, et enfin, en bas, les thermes de Cluny formant le front monumental. Le modeste quartier d’habitations du monceau Saint-Séverin ne devait pas masquer le «visage» de la ville.