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Maisons romaines. Systèmes de chauffage par hypocauste découverts par Th. Vacquer dans l’île de la Cité. 
© BHVP

Fragment de peinture murale représentant une tête masculine héroïsée. IIe s. ap. J.-C.
Cliché © CVP.

Remontage et restauration d’un mur couvert d’une peinture murale et essai de restitution du décor. IIe siècle début IIIe siècle. 
© S. Vaugiraud et H. Eristoff, et F. André. CVP.

Remontage et restauration d’un mur couvert d’une peinture murale et essai de restitution du décor. IIe siècle début IIIsiècle. 
© S. Vaugiraud et H. Eristoff, et F. André. CVP.

La construction

A la fin du Ier siècle apr. J.-C., le tissus urbain se densifie sur l’ensemble de l’agglomération. Alors que s’amorcent le lotissement des espaces non construits et la première phase de construction des monuments publics de Lutèce, on assiste à un remplacement progressif mais significatif des maisons de torchis et de bois par des maisons de maçonnerie, les deux types d’habitation continuant cependant à coexister.

Le passage de l’architecture en terre à la maçonnerie s’opère suivant des modalités dont on peut énoncer quelques caractéristiques. L’implantation des habitats maçonnés respecte visiblement au moins deux données imposées par les constructions antérieures. Ce sont la conservation de l’orientation générale des bâtiment avec cependant un emploi plus systématique de l’axe nord / sud, et la permanence des limites parcellaires plusieurs fois observées.

Comme c’est l’usage dans la construction romaine, les murs sont composés d’un double parement de moellons en calcaire liés par un mortier de chaux et complétés par un blocage de petites pierres. En dépit des campagnes de récupération de matériau qui ont systématiquement démantelé ces murs, l’existence d’élévations entièrement maçonnées est connue par quelques tronçons intacts et des fragments de peintures murales dont le mortier a conservé l’empreinte des moellons. En raison de l’épaisseur des murs, il n’est d’ailleurs pas exclu que ces maisons disposaient d’un étage supérieur.

Les maisons en dur possèdent des aménagements traduisant à l’évidence la prospérité de la population urbaine : apparition de sols en béton, de pièces souterraines de grandes dimensions, d’escaliers en pierre, installation d’adduction d’eau. Les particuliers se font construire des hypocaustes, des balnéaires privés et continuent notamment à décorer leurs maisons de peintures murales dont on a retrouvé de nombreux vestiges.

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Plan © D. Busson et V. Charlanne

Petite pièce souterraine du Haut-Empire avec un escalier, des niches et un soupirail donnant sur une cour.

© J.-L. Godard / CVP.

Petite pièce souterraine du Haut-Empire avec un escalier, des niches et un soupirail donnant sur une cour. 

© J.-L. Godard / CVP.

Le plan et l’organisation

Plusieurs fouilles récentes effectuées dans les quartiers périphériques permettent de restituer en partie le plan d’une insula du IIe et IIIe siècle. Les habitations étaient organisées autour d’un espace commun où avaient lieu diverses activités domestiques, notamment culinaires et artisanales. On y a notamment retrouvé des ornières, des traces de débitages de boucherie ainsi que des meules à grains.

Les façades donnant sur cette cour étaient généralement pourvues d’une galerie soutenue par des poteaux ou des piliers et étaient bordées d’un caniveau rudimentaire. Le même procédé équipait les façades donnant sur la rue, où la galerie pouvait remplacer le trottoir.

Le phénomène est différent dans le centre ville où les zones non bâties disparaissaient au profit des constructions qui se développent.

De manière générale, l’organisation des habitats maçonnés est différente de celle des états antérieurs. Les dimensions plus grandes des habitations, l’usage de maçonneries de moellons ainsi que l’existence probable d’un étage ont transformé le plan et la distribution des pièces. La répartition des pièces est plus régulière et se présente en alignement de pièces. Les maisons sont ici organisées en rangées de pièces d’une largeur fixe entre 4,5 et 6,5 mètres. Les pièces de petite taille ont disparues et on constate également l’absence de foyers ou fours domestiques dans les pièces principales. Cette hypothèse pourrait indiquer une modification d’une part du mode de chauffage des maisons, d’autre part de l’activité domestique dans certaines pièces de la maison.