Depuis 2011, le patrimoine syrien a subi des destructions importantes et des pertes irrémédiables dans la tourmente de la guerre.

Malheureusement, le site de Saint-Syméon n’a pas été épargné avec l’occupation guerrière, le pillage archéologique, le vandalisme et les bombardements aériens.

Le site de Saint-Syméon se situe dans une zone critique, aux confins des sous-préfectures d'Alep et d’‘Afrin, dans le contexte de la guerre actuelle qui ravage la Syrie. Depuis 2012, il n’est pas accessible ce qui a empêché jusqu’à ce jour la réalisation d’un état des lieux détaillé, complet ou partiel, afin d’estimer et de documenter les dégâts. Néanmoins, en collectant toutes informations ponctuelles concernant le site ou la région en général, on arrive à faire un état des lieux progressif au fur-et-à-mesure de l’évolution de la situation en fonction de la disponibilité des informations. L’état des lieux porte en majorité sur le sanctuaire, grâce à l’information locale reçue, et moins sur le village de Deir Sem‘an. Les déprédations observées sur le site résultent de plusieurs facteurs : un bombardement aérien en mai 2016, des pillages et du vandalise auxquels s’ajoutent quelques dégâts naturels.

Destructions

Le bombardement aérien a atteint trois points majeurs du sanctuaire :

- Le sol de l’octogone du côté ouest a été endommagé avec une perte précieuse du dallage médio-byzantin ainsi que le reste de la colonne de Syméon. Le socle taillé dans le rocher a été brisé et déplacé par la secousse et le reste du tronçon inférieur a basculé sur le côté nord-ouest.

- Le porche à l’entrée sud du martyrion est partiellement détruit. Le dommage majeur se situe à l’extrémité est du porche et le piédroit de l’arc central. La façade sud de la basilique sud du martyrion a également subi quelques dommages ainsi que l’extrémité de la corniche sommitale à l’est.

- Dans l’aile sud du monastère se trouve la destruction la plus spectaculaire du site jusqu’à maintenant avec l’anéantissement total du portique du premier bâtiment construit sur le site du vivant de saint Syméon pour abriter les moines qui le servaient.

Pillage

Comme souvent en temps de guerre, le pillage a sévi sur le site de Saint-Syméon. Un trou de pillage est bien visible sur les photos dans le dallage de l’octogone au nord-est de la colonne. Le sol de la basilique est est complètement détruit. La mosaïque et l’inscription bilingue (grecque et syriaque) découverts par D. Krencker et recouverte d’une protection en béton par ses soins, ont été complètement détruites. Des morceaux de la mosaïque des bains découverte en 2007-2010 ont été pillés mais la plus grande partie est encore en place et protégée. Les blocs décorés et préservés dans le lapidarium, logé dans l’infrastructure de la basilique ouest, manquent en grande partie à l’appel.

Vandalisme

En utilisant le site comme terrain d’entraînement pour le tir, plusieurs zones ont été vandalisées. Le plus grand dégât est la façade nord du baptistère qui a été utilisé comme cible pour un champ de tir. La façade décorée a été mitraillée et se trouve très endommagée. La citerne souterraine au sud-ouest du sanctuaire qui avait une quinzaine de mètres de profondeur a été défoncée d’un côté pour en faire un abri et se trouve en grande partie détruite. Cela fragilise la stabilité des constructions voisines.

Dégâts naturels

Comme le site n’étant pas entretenu depuis 2011, des dégâts naturels s’ajoutent à la liste. Une partie du mur ouest de l’enceinte, en situation de rétention des terres, s’est écroulée à cause de la surpression des eaux pluviales à évacuer.

Atteintes paysagères

Plusieurs constructions irrégulières ont été attestées sur le site vers l’arc triomphal et vers la « Résidence » dans le village de Deir Sem‘an.