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Le site
L’identification du site n’a jamais posé de problème et le saint stylite a toujours été vénéré dans la chrétienté orientale, souvent en association avec le Syméon du Mont Admirable (521-592), dont le sanctuaire, bien postérieur, était situé près de Séleucie. Toutefois, ses ruines monumentales n’ont guère intéressé les voyageurs occidentaux, pour autant qu’on puisse le savoir, avant le milieu du XVIIe siècle, plus précisément avant la visite du pèlerin allemand Franz Ferdinand von Troilo en 1667 et celle d’un voyageur français Nicolas Poullet vers 1660.
Le premier relevé publié du site est l’œuvre de Richard Pococke qui relève, au cours de ses voyages au Proche-Orient entre 1737 et 1740 tout le complexe et donne quelques élévations : la précision de ses relevés est bonne. On ne peut en dire autant des dessins du consul britannique à Alep, Alexander Drummond, qui décrit brièvement le monument dans une de ses lettres au cours de visites faites entre 1754 et 1756 et donne plusieurs gravures dont une du porche de la grande église cruciforme.
L'étude architecturale
La première étude architecturale de Qal‘at Sem‘an et de Deir Sem‘an est menée par Melchior de Vogüé, qui pose les bases d’une analyse moderne de l’ensemble et associe à ce site celui de Deir Sem‘an. Il est le premier à remarquer que l’octogone central correspond à une géométrie rigoureuse et a comme dimension de base 100 pieds. Les dessins de l’architecte Edmond Duthoit qui l’accompagnait sont remarquables. Il fournit un relevé précis du martyrion, du baptistère et des bâtiments annexes, ainsi que des vues des parties nord de la grande basilique, avec en arrière-plan l’ensemble des autres bâtiments. Ces documents sont complétés par une série de gravures réalisées à partir des photographies (les premières du site !) faites par Albert Poche, consul de Belgique à Alep. Howard Crosby Butler, qui parcourt la Syrie plusieurs décennies plus tard en deux campagnes (1899-1900 et 1904-5), revient lors de chacune d’entre elles à Qal‘at Sem‘an et Deir Sem‘an. Il complète les dessins de M. de Vogüé et accompagne son texte de nombreuses photographies.
Les premières fouilles
Une nouvelle étape est franchie dans l’étude du site avec les premières fouilles archéologiques dirigées par D. Krencker (1935-39) et les travaux de dégagements et de restauration conduits par G. Tchalenko et G. Kalamkirian entre les années 1935 et 1960. Les fouilles archéologiques ont porté sur l’octogone et la basilique est du martyrion et la basilique orientale et ont donné lieu à deux publications. Les travaux de dégagements ont porté sur l’ensemble du martyrion. Plus de trois mille blocs ont été déplacés et parqués à l’intérieur de l’édifice et aux abords immédiats tandis que les blocs résiduels ou informes ont été évacués grâce à un chemin de fer Decauville vers le sud pour alimenter une terrasse artificielle en direction du baptistère. Certains blocs sans décor ont été remployés pour le remontage du mur d’enceinte. Les travaux de restauration ont porté pour l’essentiel sur la façade sud le la basilique sud, la voûte de l’abside centrale de la basilique est. G. Tchalenko était chargé de la mise en valeur et de la présentation de l’ensemble du site. Il a laissé de nombreux relevés, d’ensemble et de détails et effectua, sur près de trente ans, un travail considérable de présentation.