Cadre géographique et politique

Ce qu’on appelle le Massif Calcaire est un ensemble de chaînons situé à quelques dizaines de km de la côte méditerranéenne, séparé de cette dernière par une chaîne allongée suivant un axe nord-sud, celle du Djebel Ansariye et du Quseir, et plus au Nord, par les chaînes de même orientation et parallèles de l’Ammanus et du Kurd Dag. La limite entre ces chaînes et le Massif Calcaire est marquée par l’Oronte qui occupe une faille dans le prolongement de la vallée du Jourdain et, au delà, du Rift africain. Ce fleuve partiellement navigable dans l’Antiquité prend sa source dans la chaîne de l’Anti-Liban et coule du sud vers le nord avant d’infléchir son cours à hauteur du lac d’Amq pour se jeter près de Séleucie en Méditerranée. À hauteur de ce lac asséché maintenant, il reçoit deux affluents, le Kara Su et l'´Afrin. Ce dernier borde la partie nord du massif tout comme l’Oronte la partie sud. Le Massif Calcaire s’étire sur 140 km, entre la ville d’Apamée au sud, jusqu’à proximité de Cyrrhus au nord. Sa largeur très variable peut atteindre une quarantaine de km.

Ce massif est fragmenté en plusieurs chaînons : au nord, le Djebel Sem‘an, le Djebel Halaqa, le Djebel Barisha, le Djebel il ‘Ala, le Djebel Dueili prolongé par le Djebel Wastani ; au sud, le Djebel Zawiye. Ces chaînons constituent le conservatoire d’une architecture brillante, qui a été bien préservée en raison de sa solidité mais aussi du déclin démographique de la région à partir du VIIe siècle et jusqu’à sa récente réoccupation et remise en valeur alors que l’architecture des plaines côtières et intérieures et des vallées restent, pour diverses raisons, mal connues. Ces Djebels présentent à la fois une certaine homogénéité, liée à la pierre, à ses techniques et aux contacts, échanges, brassages entre leurs populations, constatée aussi dans la céramique. Ils offrent aussi des nuances qui concernent l’architecture, la taille des fermes et des constructions qui les composent ainsi que les caractéristiques des exploitations.