Description de l'architecture

La première campagne avait permis d’identifier les latrines nord comme un ajout tardif greffé sur l’angle nord-ouest des galeries. Une reprise de la mosaïque dans l’axe de l’accès à ces latrines depuis la galerie nord laissait penser à une installation postérieure. Le canal de décharge présent sur trois côtés est profond de 1,70 mètre et large de 0,45 mètre. Il débouchait à l’ouest, directement dans la pente. La partie centrale, munie d’un épais dallage en calcaire, recevait à sa périphérie des solins de bois dans lesquels étaient encastrés le tablier portant le siège continu, également en bois, ainsi que de vraisemblables poteaux de renfort. Des clous et des fiches en fer ont été recueillis dans la couche inférieure du remplissage du canal. L’étanchéité était assurée par un mortier façonné en congé à la base des parois et sans doute dans les irrégularités du fond. Le curage d’entretien de ce conduit, qui devait être régulièrement effectué, a fait disparaître la majeure partie de ces aménagements, mais également des sédiments. Un fragment de tuyau en plomb de petit diamètre pourrait correspondre à une arrivée d’eau pour le rinçage. Les niveaux superficiels ont livré de nombreux fragments de verre plat, parfois découpés selon une forme plus ou moins circulaire, qui pourraient avoir appartenu à une fenêtre à claustra. La piscine froide adossée à la paroi ouest de la pièce aurait pu servir pour le nettoyage des latrines sud.

Utilisation des latrines

La question du nombre de personnes accueillies simultanément et celle de leur genre doivent également être posées. Même si deux latrines ont été reconnues, ce bain ne semble pas être d’un type double permettant d’accueillir simultanément une clientèle mixte. Il est néanmoins possible, à l’exemple des usages actuels du hammam, que certains horaires ou journées ne soient dévolus à l’un ou l’autre genre. Le décompte des places de latrines pourrait peut-être donner une indication relative, mais de même que l’on ne connaît pas la fréquentation du monastère, celle-ci pouvant subir une grande amplitude de variation avec des pics lors de la fête du saint, d’une visite officielle ou encore à des dates importantes de la liturgie.