Des sources multiples

L’eau acheminée par aqueduc jusqu’à Lutèce provenait en réalité de plusieurs sources issues d’un réseau hydrographique s’étendant sur les communes actuelles de Chilly-Mazarin, de Morangis, de Wissous et de Paray-Vieille-Poste (Essonne). Ces sources, canalisées par trois rigoles, aboutissaient dans un réservoir rectangulaire duquel partait l’aqueduc proprement dit de Lutèce. Evalué à 2000 m3 par jour, son débit ne permet pas de tirer de conclusion quant aux nombres des habitants de Lutèce puisque la fonction d’agrément l’emportait sur la fonction strictement utilitaire.

Un tracé au plus près du relief

De Wissous jusqu’aux environs de la rue Thomire qui marquait son entrée sur le sol de Paris - soit 16 kilomètres à vol d’oiseau -, l’aqueduc suivait un parcours de 26 kilomètres en traversant les communes de Fresnes, de l’Haÿ-les-Roses, d’Arcueil et de Gentilly. La longueur de ce tracé s’explique par le fait que la construction d’un tel ouvrage devait se faire à l’économie, les ingénieurs devant composer avec le relief en évitant les accidents de terrain trop marqués. Seul obstacle incontournable, la vallée de la Bièvre dont le franchissement a nécessité la construction d’un ouvrage d’art à Arcueil.

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Tracé de l’aqueduc de Lutèce sur le territoire de Paris.
Plan D. Busson, V. Charlanne. Cliché IGN Photothèque Nationale - 1999.

Bassin de captage de l’aqueduc de Lutèce à Wissous. Photo prise en 1903. CVP.
Cliché Barry. CMN/P. Cadet.

L’aqueduc dans la ville

De nombreux tronçons de l’aqueduc ont été découverts dans différents quartiers de Paris, ce qui permet de déterminer son tracé à l’approche de la ville antique. Par contre, il est actuellement impossible de préciser de quelle manière l’ouvrage alimentait les trois établissements thermaux ainsi que les fontaines et autres monuments d’eau qui venaient agrémenter la ville romaine.

Signalons par ailleurs la découverte, sous l’Institut Curie, d’un autre aqueduc monumental de construction totalement différente. Il pourrait s’agir d’une dérivation de l’aqueduc précédent ou bien encore d’une conduite desservant spécifiquement les thermes du Collège de France.