«On ne connaissait encore presque rien des temps antérieurs aux Achéménides, des Mèdes, des Élamites. […] J’allais pouvoir retrouver les traces […] de dynasties entières, de royaumes oubliés. »

Une mission administrative du gouvernement français

Dès 1892, le ministère de l’Instruction publique conçoit l’idée de créer la Délégation archéologique française en Perse, dans le but d’assurer à la France un monopole administratif et scientifique, tel que le Service des Antiquités dirigé par Jacques de Morgan en Égypte. C’est en 1897 que cette idée se concrétise, et que Morgan devient directeur de cette nouvelle institution.

 Morgan prend ses fonctions avec une dotation de 130 000 francs pour la première année. Il est accompagné de trois collaborateurs scientifiques : Jean-Vincent Scheil,  assyriologue, Gustave Jéquier, archéologue avec lequel Morgan a travaillé en Égypte et Émile André, architecte. Un secrétaire et deux contremaîtres se joignent aussi à lui.

Un projet scientifique

Jacques de Morgan propose de travailler principalement sur les époques les plus anciennes. Alors que son rôle administratif l’enjoint à étudier tout le territoire de la Perse, il se consacre essentiellement au site de Suse.

Cela s’explique par ses découvertes antérieures sur la préhistoire égyptienne. Ayant remarqué des similitudes entre les vestiges égyptiens et orientaux, il suggère que les deux régions étaient liées par des influences culturelles. Il va même plus loin en affirmant chercher à Suse la clé des origines de la civilisation égyptienne.

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