Pendant son voyage dans la région du Pérak, en Malaisie, Jacques de Morgan a vécu au contact des populations indigènes, ce qui lui a permis de multiplier les observations ethnographiques.

Des populations liées à leur environnement

Outre les Malais, le royaume de Pérak est peuplé par des populations nommées Orang Asli, qui signifie « premiers habitants ». Jacques de Morgan les désigne de manière générique sous le terme de « Négritos », et distingue deux grands groupes : les Sakayes, qui sont des horticulteurs sédentaires, et les Semang qui sont des chasseurs nomades. Il montre dans ses croquis des villages au cœur de la végétation, et décrit l’emploi que font ces populations des ressources naturelles : vêtements en écorce battue, utilisation de plantes pour se nourrir et se soigner.

Variété des observations

Morgan décrit les lieux rencontrés, l’organisation de l’habitat, mais aussi les savoir-faire, tels que les stratégies de subsistance ou les procédés de fabrication d’objets en vannerie.

Il s’intéresse aussi aux personnes : leur stature et leurs traits, leur habillement, leurs parures et les tatouages ou peintures dont ils ornent leur corps. Les interactions sociales sont aussi détaillées. D’une part, les coutumes et la langue sont analysées, et d’autre part, beaucoup d’anecdotes rendent compte du lien entre Morgan et les habitants indigènes de cette partie de la péninsule.

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Ce dessin de Jacques de Morgan illustre les parures corporelles des Orang Asli du Pérak.

Parmi les croquis de Morgan, les portraits montrent l'intérêt qu'il portait aux populations rencontrées.

Parmi les croquis de Morgan, les portraits montrent l'intérêt qu'il portait aux populations rencontrées.

Un regard teinté de subjectivité 

Bien que précis à bien des égards, le discours de Morgan est témoin de son époque, parce que parsemé de remarques plus subjectives qui cultivent le mythe du bon sauvage. Fasciné par le mode de vie des Orang Asli, Morgan estime que sa simplicité est la clé de leur bonheur. En cela, il les oppose aux Malais qui vivent en ville, mais aussi aux Occidentaux, supposant que la civilisation a anéanti un bonheur primitif. De plus, il les décrit bons par nature : « Les Sakayes sont doux et craintifs », et exalte leur sens de l’hospitalité.

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