Après un voyage d’environ deux mois en plein cœur de la Malaisie, Jacques de Morgan entreprend de publier ses observations.

Une documentation foisonnante

La documentation ramenée par Jacques de Morgan est très fournie : textes descriptifs, remarques plus subjectives, croquis, ou encore spécimens ramassés. Ingénieur des Mines, il s’est intéressé, bien sûr, à la géologie, mais aussi à la botanique et à la biologie (notamment aux arachnides et aux mollusques), ainsi qu’à l’histoire et aux modes de vie des populations locales.

Cette planche illustre une publication de Jacques de Morgan portant sur les mollusques du Pérak.

Des publications éclatées

À son retour, il envisage de publier une monographie regroupant toutes ses observations et ses analyses. Faute de trouver un éditeur, elle ne verra pas le jour. Morgan décide donc de publier chaque article séparément. Contraint par la nécessité, les revues qu’il choisit ne sont pas les plus prestigieuses ou les plus populaires, mais celles qui acceptent de publier gratuitement ses articles.

Il publie ses études ethnographiques dans la revue L’Homme – Journal illustré des sciences anthropologiques, imprime son journal de voyage et ses observations de linguistique dans le Bulletin de la société normande de géographie, fait éditer ses recherches sur les mollusques dans le Bulletin de la société zoologique de France.

Un bilan mitigé

À l’issue de son exploration, Jacques de Morgan peut s’enorgueillir d’avoir accompli un voyage scientifique important au péril de sa vie. Cependant son travail a suscité des remarques éparses mais ne semble pas avoir eu un fort impact global. Par ailleurs, sa famille lui reproche d’avoir publié dans L’Homme, la revue de Gabriel de Mortillet, qui est athée et socialiste, et donc loin des valeurs prônées par son milieu. Sur le plan des affaires, l’expédition en Malaisie n’est pas non plus une réussite : les entrepreneurs avec lesquels Morgan était associé ne lui versent pas une rétribution à la mesure de son investissement.

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