Les métamorphoses végétales du passé sont partout présentes, surtout en pays de bocage. Si un bois a une forme étrange, c'est qu'il a une histoire étrange... Il en va de même pour les dispositions inhabituelles de lignes d'arbres ou de haies.

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La forme du bois est celle de la forteresse, probablement carolingienne, de la Colline-Beaumont qui domine Eu (Seine-Maritime) et la mer.

À Lawarde-Mauger (Somme), les arbustes soulignent une levée de terre et un fossé qui protégeaient l'entrée d'un ancien souterrain-refuge où les paysans se retiraient avec leurs biens et leurs bestiaux pendant les guerres des XVIe et XVIIe siècles.

La photographie de Folleville (Somme) montre bien comment les fossés, qui entourent une ruine féodale, sont envahis par les arbustes. Quand la tour se sera effondrée, il ne subsistera plus que ce cercle végétal.

L'oppidum d'Incheville (Seine-Maritime) cerné par ses pentes boisées.

Parfois, c'est seulement le parcellaire qui fait apparaître d'une façon inhabituelle l'emplacement d'une forteresse, comme à Ors (Pas-de-Calais). Il est vrai qu'ici une longue période pluvieuse a rempli les anciennes douves, généralement indiscernables.

Ce bosquet en forme d'étoile au nord d'Amiens est l'emplacement d'un petit bastion en terre du début du XVIIe siècle.

À Boismont (Somme), le cercle d'arbres trahit, comme d'ailleurs le toponyme "le Fort", un ancien fortin.