Le mode de vie des élites provinciales fait alterner des séjours à la campagne, pour un propriétaire entrepreneur agricole, et à la ville, où chacun d’eux est investi dans des affaires, publiques ou privées, traitées dans le chef-lieu de cité. La recherche de confort mais surtout l’affirmation du rang social sont à l’origine d’une architecture du paraître dont on retrouve les principaux éléments dans la villa comme dans la maison urbaine, la domus.

Parmi les cités méridionales, Narbonne, la capitale provinciale, a livré des exemples évocateurs de ces domus, grâce aux fouilles qui ont été conduites par Maryse et Raymond Sabrié au Clos de la Lombarde. Dans ce quartier de la ville romaine, un îlot délimité par des voies publiques a pu être entièrement dégagé. La maison dite aux portiques, sur 1 000m2, s’organise autour d’un atrium et d’une cour à péristyle, selon la mode en vigueur en Italie à la fin du Ier siècle avant notre ère. Une autre maison de moindre surface est constituée d’un seul corps de logis au plan en U, enserrant une cour dotée d’un bassin d’agrément. Donnant sur cet espace de jardin, une vaste salle d’apparat de 87m2 est décorée d’un coûteux sol en opus sectile, véritable marqueterie de plaques de marbre et schiste. Ce type de revêtement luxueux, comme les mosaïques, signalent les espaces les plus soignés de la maison, salle de réception ou salon privé. Les enduits peints qui recouvraient les murs participent au programme décoratif de la maison.