Dans la connaissance de l’économie de la villa, l’enquête de terrain apporte des informations ponctuelles, le plus souvent d’ordre technique, attestant la pratique d’une activité agricole (fouille d’équipements de production) ou l’exploitation d’une espèce animale ou végétale (études en laboratoire). Les données quantitatives sont plus difficiles à rassembler.
À Loupian, comme dans d’autres exploitations rurales méridionales, les capacités du chai sont estimées en utilisant le volume moyen des dolia les plus couramment utilisés. D’autres chiffres peuvent être obtenus avec l’étude des ateliers de potiers, par la prise en compte du volume des fours ou bien grâce à des estimations des rebuts représentatifs de l’ensemble de la production.
Il est possible d’aller plus loin dans l’échafaudage d’hypothèses, en reconstituant le fonctionnement de l’exploitation domaniale en tant que système de production. Il faut alors faire appel pour les lacunes que l’archéologie ne peut combler à d’autres sources, comme les traités agronomiques latins. L’appréciation des rendements de l’agriculture est au centre du débat sur la productivité de l’économie antique, considérée par certains historiens comme entachée de nombreux archaïsmes ou bien pour d’autres d’un niveau comparable à celui de la période préindustrielle. Des simulations informatiques peuvent permettre de tester des scénarios répondant à ces différents points de vue sur les performances de l’économie domaniale.
