La bibliothèque la plus prestigieuse de Babylone est celle du temple de l’Esagil, sanctuaire dédié à Marduk, le dieu tutélaire de la ville et la divinité principale du panthéon babylonien. Le clergé de l’Esagil a produit de nombreux textes, sous la forme de tablettes d’argile en akkadien et parfois en sumérien.

La bibliothèque de l’Esagil se compose de plusieurs milliers de tablettes, mises au jour lors de fouilles clandestines et dont le contexte archéologique est perdu. Si le sanctuaire a été actif durant presque trois millénaires, la grande majorité des texte date des IIIe et IIe siècles av. J.-C. La bibliothèque était probablement répartie dans plusieurs pièces du sanctuaire, voire dans plusieurs bâtiments, et abritait des textes littéraires et savants (corpus exorcistiques, astronomiques, mythe de l’Épopée de la Création et récit de l’Épopée de Gilgamesh). Elle n’était cependant pas qu’un lieu de conservation des savoirs : elle détenait un rôle actif dans le soutien à la pratique professionnelle des prêtres de l’Esagil.

Les grandes maisons des notables de Babylone pouvaient elles aussi abriter des bibliothèques, comme par exemple celle de Marduk-shuma-usur de la famille Shigua. Cette maison est située dans le quartier du Merkes. Sa petite bibliothèque présente un prologue du Code de Hammurabi, la 12e tablette de la série lexicale médicale sa.gig, ainsi que des textes relatifs à des présages. Dans la partie sud de Babylone, dans le voisinage du temple de Ninurta, les fouilles allemandes ont également mis au jour une maison et une bibliothèque appartenant aux frères Lishiru et Nabu-kasir. Cette bibliothèque compte 57 textes, parmi lesquels 27 tablettes de la série divinatoire shumma alu, tandis que d’autres traitent des rituels menés pendant la fête du Nouvel An babylonien, l’Akitu.