À côté des traités agronomiques, d’autres sources évoquent les villas, leur aspect et les habitudes de leurs occupants. Pline le Jeune a vécu dans la seconde moitié du Ier siècle de notre ère et au début du siècle suivant. Fils adoptif de Pline l’Ancien, auteur d’une monumentale œuvre encyclopédique, il s’adonna à un genre littéraire bien différent, celui de la « lettre d’art ». Outre la description détaillée de complexes architecturaux, cette œuvre offre aussi une des plus remarquables peintures littéraires du paysage et de la propriété agraire de l’Italie romaine. À plusieurs siècles de distance, Sidoine Apollinaire, dans la seconde moitié du Ve siècle, s’adonna au même genre d’expression cultivée et ses Lettres témoignent de la continuité d’un certain mode de vie propre aux catégories les plus favorisées de la société antique.

Pline le Jeune, un des hommes les plus riches de son temps, évoque plusieurs de ses villas, celles qu’il dénomme Tragédie et Comédie dans la région de Côme, le domaine des Laurentes à côté d’Ostie ou celui dit in Tuscis (Toscane). Sidoine Apollinaire traite dans la même veine des domaines ruraux de l’aristocratie sénatoriale du Midi de la Gaule. Ainsi, le domaine auvergnat qui lui vient de sa femme, Avitacus, au bord du lac d’Aydat, mais aussi Vorocingus et Prusianum, propriétés d’Apollinaris, son oncle, et de Tonance Ferreol, au nord de Nîmes, l’ager Octavianus de Consentius près de Narbonne ou le burgus de Pontius Léontius en Aquitaine.