La côte languedocienne, basse et sablonneuse, enferme un chapelet d’étangs littoraux. L’étang de Thau, avec plus de 7 000 hectares, est la plus vaste de ces lagunes. Il est borné par un lido de près de 20 kilomètres de longueur, qui prend appui en son centre sur le relief insulaire de Sète et à une extrémité sur le Mont Saint-Loup (Agde), d’origine volcanique. Le plan d’eau saumâtre entretient d’indispensables communications avec la mer grâce à quelques ouvertures dans le cordon sableux, les graus. Ce type de littoral est un milieu mobile, menacé aujourd’hui par l’action des hommes et les variations positives du niveau marin. À l’opposé, le rivage intérieur présente un paysage stable de coteaux modelés par un réseau régulier de ruisseaux, qui a fixé les occupations humaines depuis le Néolithique.

L’étang de Thau présente une profondeur moyenne de l’ordre de 4 mètres. Elle est bien supérieure à la plupart des autres lagunes qui servent d’exutoires à des fleuves côtiers pourvoyeurs d’alluvions. Ses eaux rapidement réchauffées au printemps offrent un riche écosystème exploité jusqu’à nos jours. Il se pratique une pêche saisonnière et le ramassage des coquillages sauvages a laissé place à la conchyliculture. Des salines. sont attestées à l’époque médiévale et moderne. Du fait d’un moindre cloisonnement jusqu’à une époque récente, des relations plus aisées avec les autres étangs littoraux font de cette « mer intérieure » une précieuse voie de communication.