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De l'argile brute aux superbes vases Gumelnita que de travail pour le potier ! Tout d'abord il fallait rechercher et extraire le matériau adéquat, le débarrasser de ses impuretés (fragments de racines, graviers), puis fouler et malaxer l'argile jusqu'à une consistance pâteuse.
Le potier devait ensuite ajouter à l'argile plastique un dégraissant, ingrédient indispensable pour une cuisson sans incidents, dont la nature (sable plus ou moins fin, paille hachée…) et la quantité variait en fonction des types de vases qu'il souhaitait exécuter. Il fallait alors pétrir longuement l'argile dégraissée jusqu'à l'obtention de grosses boules de pâte homogène.
Puis venait le temps du montage des vases : une boule de pâte estampée avec le poing dans une vannerie pouvait constituer le fond et l'amorce de la panse du vase ; grâce à l'emploi de colombins bien soudés entre eux en les mouillant et en lissant les joints avec les doigts, la panse était progressivement montée. Le col ? Une boule de pâte aplatie en une bande, la bande enroulée en tronc de cône et soudée à la barbotine sur le sommet de la panse faisait l'affaire si l'on avait le "tour de main".
Après un léger séchage à l'ombre, le potier pouvait entamer les finitions : à l'aide d'outils en silex ou en os, la paroi du vase était d'abord régularisée par grattage et lissage; puis après un nouveau temps de séchage, la pâte verte (encore légèrement humide) pouvait être soigneusement lustrée et polie, sans doute à l'aide d'astragales. Le vase était alors terminé ou presque, il ne restait plus qu'à éventuellement le peindre, à le laisser sécher complètement et le cuire. Et là, croyez moi ou essayez vous même, réussir une bonne cuisson de sa fournée de vases devait nécessiter une excellente maîtrise de son four et des combustibles. C'est une histoire de potiers !
Astragales de porc, de bovidé ou de capriné ayant une ou deux faces planes usées par frottement: elles devaient servir à polir la surface de certains vases.
Côte de boeuf, avec nombreuses traces d'utilisation, ayant servi aux potiers d'Hârsova pour lisser la surface extérieure des vases.
Boule de pâte céramique cuite sans doute utilisée par le potier pour contrôler la température de cuisson.