Maquette de sanctuaire (?) en terre cuite (prov. Cascioarele, dép. Calarasi).

Site éponyme : Tell de Gumelnita (Roumanie), situé en Munténie près de la rive gauche du Danube.

Datation : Début du Chalcolithique en Roumanie (aussi dénommé Énéolithique), vers le début du Ve millénaire avant notre ère. Scindée en deux phases (A et B), d'une durée de vie estimée à un peu moins d'un millénaire.

Situation géographique : Vaste étendue allant du littoral de la Mer Noire à l'est jusqu'au centre de la Bulgarie à l'ouest, du delta du Danube au nord jusqu'à la Thrace grecque au sud.

Habitat : Le plus souvent des établissements de type "tell", parfois entourés d'enceintes défensives.

Productions matérielles caractéristiques : Céramique comprenant des formes très variées et portant des décors incisés, plastiques, à la barbotine, ou peints, notamment au graphite. Outillage en os ou en bois de cerf abondant. Cuivre, martelé ou coulé, couramment employé pour la parure, mais aussi pour le petit outillage voire des haches. Apparition d'objets en or. Art plastique très développé avec de nombreuses figurations d'animaux et surtout une abondante production de statuettes anthropomorphes, la plupart féminines, ou de représentations humaines ayant souvent les oreilles perforées.

Rites funéraires : Principalement des inhumations individuelles, le corps le plus souvent replié sur le côté. Différences sociales nettement exprimées dans certaines nécropoles comme celle, très riche, de Varna (Bulgarie).

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Modèles en céramique figurant sans doute des habitations Gumelnita (en bas prov. Aldeni ; en haut prov. Fîntînele).

Idole en or, culture Gumelnita (prov. Vârâsti).

Le site éponyme se trouve à 5 km d'Oltenita sur une terrasse du Danube. La culture Gumelnita appartient en réalité à un important complexe culturel connu sous le nom de "Gumelnita-Karanovo VI-Kodjadermen" qui résulte, au Ve millénaire avant notre ère, du premier grand brassage culturel survenu entre les Balkans du sud (Dikili Tash, Sitagori...) et les Carpates. À l'intérieur de ce complexe culturel unique se manifestent des particularités locales. Elles sont souvent difficiles à distinguer et à expliquer mais sont sans doute liées à l'héritage des cultures préexistantes, la nécropole de Varna (Bulgarie) en est l'exemple le plus éloquent.

Le complexe culturel "Gumelnita-Karanovo VI-Kodjadermen" est né de l'évolution des cultures Boian, Marica et Karanovo V. Ce phénomènne est intervenu rapidement de telle sorte que l'on peut, dès l'origine, parler d'une culture unique avec des spécificités régionales. L'uniformisation culturelle sera encore plus évidente avec la phase A2 de la culture Gumelnita, lorsque le répertoire des formes céramique et le style de la statuaire seront pratiquement identiques partout.

Les principaux établissements sont des tells (Karanovo, Hârsova, Bordusani...) dont la stratigraphie livre la plus grande quantité d'informations sur l'évolution chronologique de cette culture et sur les relations qu'elle entretenait avec les groupes culturels voisins (Vinca, Cucuteni, Dimini, Salcuta). La nécropole de Varna est un site majeur pour la connaissance de cette culture, l'impressionnante richesse des tombes qui y ont été découvertes a permis de mettre en évidence une puissante organisation sociale fondée sur la hiérarchie.

L'évolution de la culture "Gumelnita-Karanovo VI-Kodjadermen" s'achève progressivement avec l'arrivée sur le Danube des tribus Cernavoda I que de nombreux chercheurs considèrent comme les premiers proto-européens. Si l'évolution de la culture Gumelnita se termine brusquement à la phase A2, elle continue pendant au moins un siècle dans d'autres zones (Munténie, Thrace, Balkans) avec phase Gumelnita B.