Les espaces couverts par les grands blocs culturels néolithiques comme Gumelnita ou Cucuteni nous semblent immenses encore aujourd'hui. Il ne fait cependant aucun doute que les hommes, les biens et les idées circulaient à l'intérieur de ces vastes zones mais aussi entre elles.

L'archéologie éprouve toutefois de grandes difficultés à percevoir ces courants de circulation, tout au plus peut-elle les déduire et les restituer à partir de l'étude des fragiles vestiges préhistoriques mis au jour par les fouilles. Ces courants d'échanges se manifestent au travers de divers objets répandus sur de très grandes surfaces. Il est des éléments qui sont indispensables à la vie de l'homme comme, par exemple, le sel.

Les plus grands gisements de cette partie de l'Europe sont situés dans les Carpates Orientales. Qu’il s’agisse de gisements de sel gemme ou de sources salées, très tôt on en a extrait le sel et on l’a exporté. La très grande richesse des établissements qui se trouvaient à proximité des ces gisements montre bien l’importance et l’intensité des échanges de saumure ou plus vraisemblablement du sel extrait de la saumure par ébullition. Il est ainsi probable que le cuivre et le sel, à l’état natif ou sous une forme travaillée, ont circulé sur de très grandes distances, faisant l’objet d’échanges entre différents groupes culturels.

Dessin d’une " briquette" restituée. Ces récipients en céramique étaient utilisés pour extraire le sel par évaporation de la saumure sur une source de chaleur jusqu’à sa cristallisation. (prov. Culture Cucuteni-Cacica)