De nombreux villages semblables à celui d’Acy-Romance sont installés vers 200 av. J.-C. en des endroits privilégiés topographiquement. Les installations rurales, de type ferme, se multiplient et certaines exploitent de vastes terroirs.

A la fin du IIe siècle av. J.-C. des habitats fortifiés (oppidum) sont établis en plaine (Condé-sur-Suippe et Variscourt dans l’Aisne, La Cheppe dans la Marne) ou sur des hauteurs escarpées (Vieux-Laon dans l’Aisne, Château-Porcien dans les Ardennes). Peu de villages nous sont connus par leurs plans. Acy-Romance est actuellement le seul qui permet une étude de l’organisation spatiale et sociale. L’implantation autour de vastes cours y est stricte et le centre religieux occupe le sommet de la croupe calcaire, au centre même de l’habitat.

Les places fortifiées n’ont fait l’objet que de rares recherches modernes, peu étendues. L’habitat s’organise en grands secteurs alignés le long de rues se coupant à angle droit. Il s’agit d’une véritable urbanisation et c’est dans ces grands centres que se concentreront les divers pouvoirs : politique, économique et religieux.

En 53 av. J.-C. César convoque l’assemblée de la Gaule à « Durocortorum des Rèmes » (B.G. VI, 44), ville gauloise à l’emplacement du Reims actuel. Cette agglomération, en raison de l’indéfectible soutien du peuple Rème au général romain pendant toute la guerre, bénéficiera d’un statut privilégié et d’un développement remarquable après la Conquête.