Lorsque César écrase les Belges coalisés à la confluence de l’Aisne et de la Miette, à hauteur de Berry-au-Bac, en 57 av. J.-C., le village d’Acy-Romance est en déclin depuis une dizaine d’années. Au contraire le sanctuaire de Nanteuil-sur-Aisne et l’oppidum de Château-Porcien sont en plein développement. 

Le quart de siècle qui suit va voir de profondes modifications locales en relation directe avec la Conquête puisque Reims va devenir une cité fédérée, statut privilégiée en récompense de son alliance avec le conquérant et même capitale de la Gaule Belgique sous le règne d’Auguste. Les grandes voies de communication reliant Durocortorum aux villes gauloises vont jouer un rôle majeur et les bourgs, sanctuaires et villages placés sur ces tracés vont se développer au détriment des habitats éloignés. Ce qui n’empêchera pas les derniers habitants d’Acy-Romance d’adopter les bijoux à la mode et de s’approvisionner en céramique nouvelle. C’est ainsi qu’une cave a recueilli les déblais de la maison incendiée, vaisselier complet, ferrures et quelques monnaies frappées à Rome en -10. Des grands vases ovoïdes à liquide côtoient des assiettes en terra rubra portant les estampilles des potiers imprimées sur le fond, des cruches en terre claire, le tout fabriqué dans la région rémoise. 

Au début du Ier siècle apr. J.-C., le dernier villageois sera incinéré avec sa verrerie et ses objets en os de tradition romaine. Un buste en calcaire sculpté par un artisan local probablement représente un personnage dans une niche, de face, les cheveux coiffés ou portant une résille. Trouvée dans le quartier des artisans c’est le dernier témoignage d’une activité sur le village même.