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- La vallée de l'Aisne
Dans la commune d'Acy-Romance, situé à 35 km au nord de Reims, rien ne laisse soupçonner l'existence d'un village gaulois. Fait rarissime, ce village de 20 hectares, installé sur un plateau surplombant la vallée de l'Aisne, a pu être fouillé intégralement. Au terme d'une quinzaine de campagnes de fouilles – conduites parcelle après parcelle en période estivale après les moissons - s'est dégagée la physionomie de la petite cité gauloise située, il y a 2 200 ans, au coeur du territoire du peuple des Rèmes.
Les vestiges découverts sur ce site archéologique ont permis de connaître le mode et le niveau de vie des habitants, des épisodes de la vie quotidienne, ainsi que des pratiques funéraires, extrêmement sophistiquées et codifiées. Les inhumations bien particulières de jeunes hommes découvertes à proximité du « grand temple » évoquent des sacrifices humains qu’aucun site gaulois n’avait révélés auparavant.
L'Aisne, l'Axona de César
De sa source à Sommaisne en Argonne en limite de la Meuse et de la Marne, l’Aisne, l’Axona de César, se dirige au nord-ouest avant d’amorcer à partir de Vouziers, une large courbe qui prend une orientation plein ouest jusqu’à sa confluence avec l’Oise à hauteur de Compiègne (Oise) après un parcours de près de 300 km. Son cours est tortueux dans toute sa traversée des Ardennes et les méandres fossiles témoignent de ses divagations dans la plaine du Rethélois. Bien que son lit soit repris pour partie par le canal creusé dans les années 1830, ses crues restent impressionnantes, l’eau envahissant la plaine parfois de façon violente entraînant l’inondation des villages du vallage. Ces soubresauts qui aboutissent à de nouvelles divagations, à la disparition de précédents méandres, à la création d’iles temporaires, contrastent avec la tranquillité, de son cours estival. Les abords de la rivière sont bordées de zones herbeuses, parfois très humides favorables au pâturage.
Les traces d’occupations paléolithiques, représentées par des bifaces, sont rares et proviennent d’extractions de graviers en bordure de rivière dans la région du Porcien. Si la période néolithique est remarquablement étudiée dans la région du Soissonnais grâce aux recherches de l’URA 12 il n’en est pas de même dans le Rethélois. Les quelques découvertes témoignent toutefois d’installations sédentaires dès le Ve millénaire av. J.-C. sur les premières terrasses alluvionnaires.