Localisation

Bosra, connue localement sous le nom Bosra Sham (ou Bosra eski Cham), se situe à 40 km au sud-est de la ville de Daraa (chef-lieu de préfecture, muhafazat) et à 140 km au sud-est de la capitale, Damas, au cœur d’une vaste plaine fertile riche en cultures céréalières et fruitières et plus particulièrement d’oliviers et de vignes.

À 850 m d’altitude, sur un plateau dont l’altitude décroît des pentes du Jabal al-‘Arab, à l’est, vers les terres qui surplombent la vallée du Yarmûk, à l’ouest, Bosra est à l’écart de l’axe autoroutier actuel qui traverse le pays du nord au sud jusqu’à la Jordanie.

L’autre grande ville proche, est Suweidâ, au nord-est, chef-lieu de muhafazat. Ces deux localités ne sont distantes l’une de l’autre que d’une vingtaine de kilomètres, à vol d’oiseau, mais aucun moyen de transport en commun ne les relie. Ces deux facteurs contribuent à l’isolement de Bosra.

Carte de la région syro-palestinienne à l’époque hellénistique et romaine.

© Mission Archéologique française en Syrie du Sud. T. Fournet, S. Vatteoni, d’après Dentzer, Orthmann 1989, carte 3.

Morphologie du paysage

La cité de Bosra se situe dans la partie sud d’une vaste zone basaltique qui s’étend du sud de la région de Damas jusqu’au nord de la Jordanie. Les paysages de cette région ont été construits par des épisodes volcaniques successifs depuis le Miocène. Le fait majeur de leur évolution est la transformation progressive de la lave en terres argileuses fertiles. Cette évolution est arrivée à son terme pour les coulées les plus anciennes qui constituent le soubassement de la région et en particulier le plateau de la Nuqra, où une terre argileuse et riche recouvre les affleurements des roches basaltiques et sur lequel a été construite la ville de Bosra. Sur cette base se sont ensuite répandues de nouvelles coulées de lave, ainsi que des scories et des cendres volcaniques : d’abord celles qui ont créé le massif du Jabal al-‘Arab, ensuite, plus récemment, celles qui ont créé de véritables chaos de lave comme le Lejâ et le Safa.

Ces coulées ont donné à la région ses matériaux de construction de base, les différentes variantes de produits volcaniques depuis les basaltes ou les andésites jusqu’aux scories légères et à la pouzzolane. La deuxième ressource fournie par le volcanisme est la terre argileuse qui atteint une épaisseur suffisante dans la Nuqra pour permettre des cultures productives. Mais cette terre est aussi le matériau de base pour la fabrication de la céramique locale dans laquelle on reconnaît encore des minéraux caractéristiques du basalte originel qui permettent d’identifier ces productions.

Le Hauran bénéficie d’un climat légèrement plus humide que la région de Damas, car l’interruption de la double chaîne du Liban et de l’Anti-Liban-Hermon, à la hauteur des collines de Galilée, laisse pénétrer plus profondément vers l’est l’humidité méditerranéenne. La ville reçoit en moyenne 250 mm d’eau de pluie par an, tandis qu’au nord-est, le Jabal al-‘Arab en reçoit de 350 à 500 mm et fonctionne comme un collecteur d’eau.