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Localisation
La localisation du camp légionnaire au nord de la Bosra moderne a été établie dans les années 1970, les textes mentionnant la présence de la 3e légion cyrénaïque (« III LEG CYR » selon les estampilles sur tuiles recueillies sur place) vers 123 de notre ère en remplacement de la VIe légion Ferrata présente dès 106. Plusieurs photographies aériennes ne permettent pas le doute : elles montrent un rectangle adjacent au mur nord de la ville.
L’estimation des dimensions du camp est rendue difficile en raison des habitudes locales d’aménagement des champs cultivés. Si le mur ouest peut être localisé avec assez d’exactitude grâce à la découverte, à la suite de travaux de terrassement, d’un tronçon de fondation d’une dizaine de mètres de long, les murs nord et est ne le sont qu’avec une certaine marge d’incertitude due à l’ampleur des pierriers accumulés. Les dimensions approximatives du camp peuvent donc être estimées à 440 m d’est en ouest et 350 m du nord au sud. Sa superficie serait donc d’environ 15,40 ha, alors que la superficie des autres camps légionnaires peut atteindre 25 à 27 ha, pour une moyenne de 20 ha. Bostra est donc un des camps légionnaires les plus petits du monde romain, mais il est proche de Carnuntum/Bad Deutsch-Altenburg (Pannonie ; 14,50 ha ca) et Noviomagus-Nimègue (Germanie inférieure ; 15 ha ca).
Cette caractéristique s’explique sans doute par la situation particulière du camp, situé immédiatement au nord de la ville ancienne, même si en raison de l’urbanisme moderne, les rapports de l’une et de l’autre ne peuvent plus être précisés. Il est possible également que la double fonction du légat de la légion ait entraîné un aménagement intérieur incomplet par rapport à la norme ; la fonction de gouverneur de la province impliquait certainement qu’il logeât dans une maison (un palais ?) situé dans la ville et non dans le camp. Il en allait peut-être de même pour certains officiers supérieurs.
Vestiges architecturaux
Il difficile de décrire les vestiges architecturaux du camp, en raison de l’aménagement des champs, en particulier par la constitution des pierriers, qui ne facilitent ni la visite ni l’appréhension générale du camp. Deux monuments sont néanmoins accessibles : au sud-ouest, les vestiges des thermes du camp, au nord, une porte, dégagée d’abord par S. Mukdad dans les années 1970, puis par l’équipe archéologique française entre 1997 et 2001. De nombreux autres vestiges permettent de proposer l'existence de bâtiments de prestige dotées de mosaïques polychromes.
Une église semble avoir été installée dans l'emprise du camp à la période byzantine et le bouchage de la porte monumentale nord est datable de l'époque omeyyade.