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La construction de voies romaines
La construction de voies romaines dans le Hauran ne commence, si l’on en croit la documentation actuellement disponible, qu’après l’annexion de l’Arabie, donc au plus tôt en 106 apr. J.-C. En Syrie méridionale, les premières voies rayonnent autour de Bosra. Les bornes milliaires de la voie reliant Bosra à Amman font savoir que cette route fut construite en 114, et qu’elle a été créée de toutes pièces. Le pont de Tayyibeh sur la route reliant Bosra à Der‘â remonte au règne de Marc-Aurèle en 163-164. Différents indices laissent supposer que la plupart des «voies rapides» construites par les Romains en Syrie du Sud datent du IIe siècle ou au plus tard des Sévères. Le réseau des voies romaines qui converge vers Bosra, capitale de la province d’Arabie et siège de la légion, apparaît comme une organisation de nature essentiellement militaire, moins destinée à faciliter la défense de la région contre les attaques de puissances étrangères qu’à assurer les déplacements rapides de l’armée dans un vaste pays accidenté aux populations plus ou moins pacifiques.
Les échanges commerciaux
En ce qui concerne les échanges commerciaux, les véhicules à roues ne semblent pas avoir joué un rôle important à l’époque gréco-romaine, alors que les témoignages de circulation animale sont beaucoup plus nombreux. Néanmoins des traces d’ornières sont lisibles dans l’usure des dalles de basalte des rues dont certaines sont disposées à 45° sans doute pour faciliter le franchissement des irrégularités par les roues des chariots. La mosaïque de Deir al-‘Adas (village au nord-ouest de Bosra), conservée dans le musée de la citadelle, représente une petite caravane de chameaux chargés, menés par un homme légèrement équipé. Il s’agit peut-être d’un paysan se rendant au marché à travers la campagne, une scène de la vie quotidienne dans le Hauran de l’Antiquité tardive. Le chameau, symbole de l’Arabie et de ses caravanes, est d’ailleurs l’emblème de Bosra sur certaines monnaies de la ville. Il est probable que Bosra a bénéficié d’un important trafic caravanier. La région était sécurisée par l’armée romaine. Les vastes réservoirs à ciel ouvert permettaient aux bêtes de s’abreuver et aux hommes de faire des réserves. À Bosra, des fabricants d’outres travaillaient sans doute pour les transports caravaniers. À la fin de la période byzantine, Bosra apparaît comme un point de rupture de charge d’où les parfums d’Arabie heureuse, les raisins secs de Tâ’if, le cuir et les autres produits du Hijâz étaient acheminés vers Damas, la Palestine ou le Liban, tandis que les Arabes se fournissaient en produits de Syrie.
L’étude de la céramique permet également de retracer l’évolution des courants d’échange à moyenne et longue distance et de placer la ville au cœur d’un grand commerce qui importe des amphores du sud de l’Espagne ou de Grèce, des céramiques fines sigillées de Tunisie, de Chypre ou de Turquie, ou du vin de la région de Gaza en Palestine.