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Les recherches nationales
Les travaux de mise en valeur de la ville de Bosra ont pour but de redonner vie à la ville antique en dégageant ses monuments historiques, tout en cherchant à promouvoir la vie économique et sociale de la cité actuelle. Les fouilles archéologiques, le dégagement des monuments et leur restauration ont commencé dans les années 1930, sous le Mandat français, par un début de restauration de la mosquée d’Omar, à la demande des habitants de la ville.
En 1933, un dépôt lapidaire fut créé dans la citadelle de Bosra. Des statues d’époque gréco-romaine et des inscriptions nabatéennes, grecques, latines et arabes porvenant également des alentours y furent déposées. Les tours Nord et Nord-Ouest de la citadelle furent restaurées à la même époque. En 1941 fut entreprise la restauration de l’arc central (« Bâb al-Qandîl »). Les maisons installées à l’intérieur (notamment la petite mosquée de la Chandelle) et contre l’arc furent détruites à cette occasion.
La Direction générale des Antiquités et des Musées de Syrie confia à Sleiman Mukdad, en 1947, la responsabilité archéologique du site et l’organisation des travaux de restauration. S’appuyant sur un premier rapport concernant la conservation du site par P. Collart, S. Abdul Hak et A. Dillon (1955), il élabora un plan général de la ville antique et fit le recensement des monuments qui nécessitaient des travaux de restauration. De cette période date le premier guide de Bosra (Ouechek, Mukdad 1954).
Son œuvre la plus importante reste le dégagement des constructions islamiques qui occupaient la cavea du théâtre. En 1955, l’édifice de la mosquée al-Khidr a été consolidé par le Service des Antiquités. De 1960 à 1975, on fit des travaux de déblaiement et de restauration sur la birket de l’est et sur la birket al-Hâjj. Elles furent à nouveau rénovées en 1986-1987. De 1955 à 1968, S. Mukdad consacra également ses efforts à la rénovation de l’arc nabatéen à l’est et de la porte Ouest (« Bâb al-Hawâ’ », porte des Vents). Ensuite, entre les années 1967 et 1981, furent restaurés les parties hautes, les couvertures, les murs et les sols de la mosquée al-Mabrak et de la mosquée d’Omar en vue de permettre leur utilisation. C’est dans cette même période qu’a été restaurée la madrasa Abû al-Fidâ’.
Comme maire de Bosra, S. Mukdad participa à la conception des quartiers modernes pour reloger les familles qui avaient été déplacées à la suite de l’évacuation du centre du site archéologique. En 1969, l’architecte R. Amy avait rédigé un important rapport sur les problèmes de mise en valeur et de restauration des monuments historiques de Bosra.
Les missions archéologiques
C’est également en 1969 que furent découverts le cryptoportique de Bosra grâce au dégagement de la rue principale ainsi que plusieurs façades de boutiques d’époque romaine qui présentaient des phases d’occupation de l’Antiquité jusqu’à l’époque mamelouke. La démolition de nombreuses maisons récentes a permis de dégager les thermes du Sud, le palais dit « de Trajan », l’ensemble de l’arc et des demi-colonnes nabatéennes mais aussi l’église des Saints Serge, Bacchus et Léonce.
Devant l’importance des découvertes et des travaux de dégagement et de conservation à envisager, le gouvernement syrien a décidé en 1970-1971 d’accorder des fonds spéciaux aux travaux archéologiques sur ce site et de donner des responsabilités plus étendues à S. Mukdad.
À partir de cette période, des aides techniques et des équipes archéologiques internationales ont participé aux travaux engagés par le service des Antiquités de Bosra et la Direction générale des Antiquités de Syrie : parmi celles-ci, il faut citer les travaux du danois H. Finsen et de son équipe sur le théâtre (1960), de l’architecte français L. Bayrou (1975-1976), de la Mission archéologique polonaise sur l’exèdre monumentale, de la Mission archéologique italienne (R. Farioli et son équipe, Université de Bologne) sur l’église des Saints Serge, Bacchus et Léonce (n° 4) et sur la basilique de Bahîra, de la Mission archéologique française (J.-M. Dentzer et son équipe, Université de Paris I, CNRS) sur le quartier de l’Est (arc nabatéen et demi-colonnes, grande église à plan centré, le palais dit « de Trajan », les thermes du Sud, les thermes du Centre, la rue principale est-ouest, le cryptoportique et le forum, le rempart sud, le camp romain, l’aqueduc…) et de la mission archéologique de l’Université américaine de Beyrouth (H. Seeden) sur le secteur nord-ouest de la ville. Il faut mentionner aussi les missions épigraphiques sur les inscriptions arabes de S. Ory (Université d’Aix-en-Provence) et sur les inscriptions grecques et latines de M. Sartre (Université de Tours).
Enfin, une équipe de l’Institut archéologique allemand de Damas, sous la direction de M. Meinecke, a dégagé, fouillé et restauré avec le Service des Antiquités de Bosra, le hammam Manjak, et F. Aalund, architecte de la mission allemande, a remonté, de 1982 à 1985, la coupole de la salle funéraire de la madrasa Abû al-Fidâ’, où fut installé le Centre culturel arabe de Bosra.