Si les Nabatéens apparaissent pour la première fois dans les sources classiques à l’occasion des raids lancés contre Pétra par Antigone le Borgne en 312 avant notre ère, ce n’est pas avant 163 que Bosra est mentionnée en relation indirecte avec eux.

Occupation héllenistique

L’information transmise par le second livre des Maccabées comporte plusieurs éléments importants pour l’histoire de la Bosra hellénistique. D’abord, nous y apprenons que la ville n’est pas encore contrôlée par les rois de Pétra vers 160, puisque les Nabatéens de la région sont qualifiés de simples pasteurs. La ville a donc toutes les chances d’être encore entre les mains des Séleucides. Ensuite, il est fait mention de l'incendie de la ville. Après cet épisode de l’histoire, Bosra retombe dans l’oubli pour plus de deux siècles.

Occupation nabatéenne

On ignore la date de l’installation politique des Nabatéens dans le Hauran. En tout cas, vers 100-95 av. J.-C., les Nabatéens se heurtent aux Hasmonéens de Jérusalem pour la possession du Jawlân, ce qui implique très probablement leur présence dans le Hauran. C’est peut être à partir de cette époque que Bosra est devenue une sorte de capitale du nord du royaume. Ce rôle prééminent ressort de la découverte de plusieurs inscriptions royales nabatéennes dans la ville ou à proximité, où il est affirmé que le roi des Nabatéens vénère tout particulièrement le dieu A‘ra « qui est à Bosra ».

Son assimilation avec Dûsharâ, dieu dynastique des Nabatéens, souligne bien le caractère royal de la cité. L’archéologie confirme l’importance de la ville aux Ier s. av.- Ier s. apr. J.-C., par l’étendue des vestiges et leur caractère monumental, surtout à la fin de la période. Sans que l’on puisse affirmer que la prise de contrôle politique de la région toute entière s’est accompagnée de l’installation de nombreux Nabatéens, on doit noter que Bosra a fourni de multiples exemples d’un style décoratif proprement nabatéen, comme les chapiteaux à cornes. De même, les découvertes d'une céramique nabatéenne fine peinte, que l’on a longtemps crue réservée au sud du royaume, témoignent en faveur d’une large importation de cette poterie.