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L'origine
Un aqueduc prenant son origine sur les pentes du massif volcanique du jabal al-‘Arab et se dirigeant vers Bosra a été identifié pour la première fois en 2003 par J. Leblanc sur des photographies aériennes anciennes. Il est composé de trois tronçons, approximativement de même longueur et rectilignes. Ces tronçons sont reliés par des sections sinueuses correspondant généralement au franchissement d’un obstacle, par exemple celui d’un wadi. Les recherches sur cet aqueduc se sont développées d’un côté par des prospections sur son tracé, et de l’autre par la fouille, engagée en 2004, d’un secteur situé à environ 6 km à l’est de Bosra. Ces explorations ont révélé un dispositif bien plus complexe qu’un simple conduit. À travers des états successifs, c’est son fonctionnement sur une longue durée et de profonds remaniements correspondant à des applications techniques différentes que l’on commence à comprendre.
Son tracé
Les observations sur le terrain conduisent à situer sur le flanc du Jabal le captage qui alimentait la conduite. La zone de ‘Afîneh, à environ 15 km de Bosra, vers laquelle conduit l’orientation du tracé de l’aqueduc pourrait être retenue. L’abondance de l’eau, affleurant à une faible profondeur dans ce secteur, est attestée actuellement par de multiples citernes, visibles en surface. Des puits et des fragments de canaux sont encore présents. Ce sont autant d’indices qui suggèrent de placer près d’al-‘Afîneh le captage principal alimentant l’aqueduc de Bosra. Lorsque la pente est douce, et en fonction de la topographie du terrain, le canal est creusé en U dans le sol ou la roche, où il est muni de fosses à décantation, également creusées dans le rocher. Lorsqu’il est ainsi au niveau du sol, l’aqueduc est recouvert de dalles. Avant d’atteindre la ville, le canal 31 et l’aqueduc, dans sa dernière section, ont des cours proches et très voisins. En fin de parcours, le tracé de l’aqueduc se perd dans un chemin semi-creux et il vient mourir sur la pointe est du cimetière islamique proche de la mosquée al-Mabrak. Ce chemin est bordé de murs qui sont construits avec des blocs soigneusement taillés, qui portent parfois des traces de mortier hydraulique de couleur rosâtre. C’est dans cette zone, qui domine légèrement Bosra, que pouvait se situer le distributeur d’eau de la ville.