Description architecturale

Le cimetière, qui s’étend au sud du complexe de la mosquée al-Mabrak, a été intensément utilisé depuis le 6e/XIIe siècle, comme le révèlent les inscriptions funéraires. Dans ce contexte a été construit un petit bâtiment au sud-est du cimetière. La petite salle quadrangulaire est aujourd’hui à moitié détruite. Le fait que le bâtiment a été presque entièrement construit avec des remplois antiques explique qu’il fut autrefois considéré comme un «temple est». Il est cependant évident que les blocs ne sont pas dans leur utilisation d’origine, mais en remploi. On ne voit pas de traces d’un remaniement ultérieur avec introduction d’une niche de mihrab dans le mur sud : le bâtiment fut conçu dès l’origine comme une mosquée. Les corniches conservées sur les murs nord et sud montrent que le toit fut construit selon la technique hauranaise avec une couverture de dalles de basalte. L’espacement d’environ 3,50 m entre les murs nord et sud peut aisément avoir été couvert par des dalles de basalte. Au-dessus du large arc en plein cintre, qui accentue l’axe médian de la façade, le toit était couvert d’une voûte. Dans le mur orienté vers La Mecque (qibla), deux niches quadrangulaires flanquent la niche semi-circulaire du mihrab, qui est couverte d’une demi-coupole sculptée d’une coquille. Dans le mur ouest est inséré un long bloc de calcaire qui porte une inscription très dégradée. Le texte, daté de 652/1254, atteste la création d’une fondation pour la récitation du Coran. La date correspond peut-être à celle de la construction du bâtiment. D’après sa forme barlongue avec un axe médian accentué, le bâtiment a certainement été conçu comme une salle de prière. Si une fonction d’école coranique s’est ajoutée, elle ne s’est pas traduite dans l’architecture elle-même. L’enseignement et la prière avaient lieu dans la même pièce.