Plan et construction

La mosquée, qui se trouve au nord-est de la ville médiévale, près de l’église des Saints Serge, Bacchus et Léonce, a un plan rectangulaire de 11 x 21 m, orienté nord-sud. La construction suit dans toutes ses parties le schéma traditionnel hauranais : des arcs transversaux couverts de dalles horizontales. Des «coups de sabre» (joints verticaux ou encore «coutures») dans les murs longitudinaux et les grandes fenêtres de la partie sud révèlent une construction en deux phases. Dans la façade nord, articulée symétriquement, se trouve une inscription de construction sur laquelle ont été effacés le nom du constructeur et l’année de construction, mais le style de l’écriture cursive, soigneusement exécutée, indique sans aucun doute l’époque ayyoubide, dans la première moitié du 7e/XIIIe siècle. La construction originelle, de plan presque carré (13,50 x 11 m), consistait en une salle unique couverte grâce à trois arcs transversaux. Elle a été allongée au début du XXe siècle vers le sud, de la longueur de quatre travées. Cet édifice était la seule mosquée encore en usage au début du XXe siècle, ce qui révèle le degré de dépeuplement de Bosra à la fin de l’époque ottomane.

Minaret

Le minaret, à l’angle nord-est de la mosquée, a été construit séparément. Dans la bande inscrite sous le couronnement du rez-de-chaussée est désigné comme constructeur un certain Ayyûb ibn Majd al-dîn ‘Îsâ an-Najarânî, ainsi que le sultan mamelouk al-Nâsir Muhammad, à la date 705/1306. La forme du minaret copie le modèle de la Grande mosquée, plus ancien de 90 ans. La tour est conservée sur 18 m jusqu’à son couronnement. Ce minaret est le seul témoin à Bosra du fait que la ville ait gardé une certaine importance même après l’invasion mongole de 658/1260.

La dénomination de la mosquée d’après le prénom de la fille du Prophète et la femme de ‘Alî n’est attestée que depuis le XIXe siècle. On remarque dans la construction plusieurs blocs en remploi d’époque gréco-romaine (chapiteaux et frise dorique d’époque nabatéenne, colonnette d’époque byzantine), ainsi qu’une inscription coufique (écriture des premiers siècles de l’Hégire) datée entre 1147 et 1150.