Plan et construction

La grande église tétraconque a été dédiée aux Saints Serge, Bacchus et Léonce comme le rappelle une inscription gravée en lettres grecques sur l’architrave de la porte principale de la façade. L’inscription, à présent disparue, donnait aussi le nom de l’archevêque de Bosra, Julianos, qui l’a consacrée en 512-513.

Dénommée «cathédrale» par les premiers voyageurs du XIXe siècle, cet édifice, bien conservé, a attiré très tôt l’attention des chercheurs. Le corps central de cette église d’un plan carré à l’extérieur (35 mètres) est défini intérieurement comme un espace circulaire avec quatre absides d’angle monumentales. Au centre de l’espace est implanté un tétraconque : quatre exèdres formées de colonnes dont les piédestaux ont été dégagés étaient surmontées par une coupole portée en même temps par quatre piliers en forme de L. Sur le côté est du carré est conservée en élévation l’imposante masse du corps absidial articulé en cinq pièces dont deux annexes à absides placées aux extrémités. Au centre, l’espace réservé au clergé, un presbyterium profond, se termine par une abside extradossée au plan polygonal à l’extérieur.

Le sanctuaire débarrassé d’une grande partie des adjonctions modernes est à présent de nouveau éclairé par trois grandes fenêtres couvertes d’arcs en plein cintre. Le fond de l’abside est occupé par le synthronon, banquette en hémicycle à cinq gradins, réservée au clergé. Les deux gradins inférieurs sont recouverts par le dallage médiéval en basalte qui s’articule en trois plateformes étagées. À la limite de la deuxième plateforme, on distingue l’emplacement de l’iconostase (ou chancel). Les deux consoles encore en place et destinées à supporter l’arc triomphal de l’abside permettent de reconstituer ce dernier. Ses claveaux étaient constitués par des blocs de corniche romains à modillons avec une sima (moulure de couronnement) décorée de palmettes.

Le mur à double parement qui constitue l’enveloppe de l’édifice est animé extérieurement par de grandes niches, et par un triple groupe de trois portes. Celles-ci s’ouvraient dans l’axe des deux faces latérales de l’édifice et de sa façade ouest dont seules les extrémités sont conservées à présent. À l’intérieur du mur qui constitue l’enveloppe de l’édifice ont été trouvés des escaliers de service qui conduisaient au toit de la partie périphérique de l’édifice et au tambour de la coupole qui s’en détachait.

Les annexes

Dans les annexes du sanctuaire sont conservées les voûtes de la pièce qui flanque immédiatement au nord le presbyterium et de l’annexe à abside sud. Les fouilles ont montré que la pièce à abside nord devait être utilisée comme baptistère, dans la même disposition que le baptistère du tétraconque de Resafa-Sergiopolis. À la suite de l’écroulement de la coupole, cette église a été transformée et réduite en dimensions, mais elle a poursuivi sa vie liturgique jusque dans le Moyen-Âge islamique période à laquelle penvent être attribuées les peintures murales conservées dans l'abside.