Marduk, dont le nom sumérien damar.utu signifie « Veau du Soleil », est le dieu patron de Babylone. C’est à l’origine une divinité agraire, ce que montre son symbole attribut, la bêche.

Au troisième millénaire av. J.-C. et au début du deuxième, c’est un dieu local d’une cité d’importance mineure. Il est difficile de déterminer depuis combien de temps Marduk est le dieu poliade de Babylone, étant donné qu’il ne joue aucun rôle dans le panthéon sumérien et que peu de textes antérieurs à la période paléo-babylonienne (2004-1595) le mentionnent.

D’après des données tirées de l’onomastique, de la glyptique, des formules de serment et de bénédiction, ainsi que des inscriptions royales et des noms d’années, Marduk, dieu local, devient un dieu adoré à l’échelle de toute la Babylonie. Son ascension commence sous le règne de Sumu-la-El au XIXe siècle av. J.-C., puis la diffusion de son culte est permise par la puissance grandissante de Hammurabi, au gré de ses conquêtes.

Le véritable tournant pour le culte de Marduk au XIIe siècle av. J.-C., avec la composition du texte littéraire appelé Épopée de la Création (ou Enuma elish). On assiste à l’élévation officielle de Marduk au statut de roi des dieux, à la suite de son combat victorieux contre Tiamat, déesse marine et génitrice des divinités. Marduk est alors placé sur le trône divin à la place du dieu Enlil, divinité de tout l’ancien pays de Sumer, dont le temple principal se trouve à Nippur. C’est également au XIIe siècle que le roi Nabuchodonosor Ier (1126-1105) replace la Babylonie sur le devant de la scène politique, avec ses victoires éclatantes contre les Élamites qui avaient, 30 ans auparavant, emmené la statue de Marduk en exil dans leur pays.

Si la ville de Babylone est devenue la capitale politique de la Babylonie sous Hammurabi, c’est véritablement sous Nabuchodonosor Ier qu’elle en devient aussi la capitale religieuse.