La villa de Loupian a toutes chances de relever de la colonie romaine de Béziers. Pour la partie orientale de cette cité, les inventaires archéologiques ont permis de recenser plus de deux cents autres sites villas. L’étude de leur répartition apporte un témoignage d’ordre social, montrant la forte empreinte des élites et de leur mode de vie dans les campagnes ainsi que l’importance de leur patrimoine rural. Les cartes de distribution établies grâce aux opérations d’inventaire archéologique ont aussi une signification économique, les villas participant en bonne place à l’approvisionnement de la population du centre urbain.

La plus forte concentration de villas est perceptible dans un rayon de cinq kilomètres autour de Béziers et le nombre de ces sites décroît de façon régulière avec la distance au chef-lieu, comme le souligne un traitement cartographique par classes de densité. Des hypothèses peuvent être avancées par comparaison avec la situation des villes à l’époque préindustrielle décrite par les sources d’archives. Deux scénarios peuvent être envisagés en tenant compte des capacités de la production céréalière. Pour nourrir la ville, en supposant des moissons de haut rendement, le territoire vivrier serait limité à l’auréole restreinte où les villas sont les plus nombreuses. Dans une situation moins favorable, c’est l’aire de répartition la plus large des villas qui dessinerait l’espace nécessaire à l’alimentation des citadins.