- Home
- La Villa de Séviac : Le Luxe de Sa Résidence
- La villa de Séviac : le luxe de sa résidence
Un palais campagnard de Novempopulanie
Séviac est situé à douze kilomètres d’Elusa (Eauze), chef-lieu de cité, promue au rang de capitale de la province de Novempopulanie à la fin du IIIe siècle. A la suite de nombreux chercheurs, les derniers travaux de Jean Gugole et de Brieuc Fages ont permis de retracer le devenir de ce prestigieux site gallo-romain. Occupé dès l’époque augustéenne, il connaît une véritable monumentalité au début du IIe siècle, selon un plan dispersé, avec une demeure à péristyle de 950 m² ; au sud, des bains de 250 m² ; à l’est de la demeure et des thermes, un monument funéraire orienté sur une voie. Un chai est ajouté à cet ensemble.
Dans le troisième quart du IVe siècle, une ambitieuse restructuration englobe la résidence et les bains dans un ensemble unitaire de près de 6 000 m², autour d’une cour à péristyle d’une trentaine de mètres de côté. Dans la première moitié du Ve siècle, un nouveau propriétaire développe encore la fonction d’apparat et la résidence bénéficie de nouvelles mosaïques à décor végétal. L’ostentation atteint son comble avec une salle de réception ouvrant sur le vestibule. Dotée d’un plan « basilical », couvrant 240 m², celle-ci est même chauffée. Vers 500 de notre ère, une salle au sud-est transformée en baptistère est associée à une église et un cimetière. L’occupation aristocratique se maintiendrait, dans une villa amoindrie, aux bains désaffectés, jusqu’à la fin du VIe siècle. Une communauté de paysans investit le site, pourvu d’une nouvelle église, au VIIe siècle. Les bains, ostentation et sociabilité
Les bains sont une composante de la villa, dès sa fondation. Plusieurs campagnes de travaux d’ampleur, jusqu’au début du Ve siècle, témoignent de la place occupée par cet équipement thermal dans le mode de vie des propriétaires.
Les premiers thermes sont logés dans un corps de bâtiment de 15 m de côté et présentent un plan symétrique, peut-être pour séparer les bains des hommes et des femmes. On en doublera la surface, par l’adjonction d’un second secteur thermal. Le nouvel ensemble, utilisé jusqu’au milieu du IVe siècle, sera richement décoré d’une profusion de marbre pyrénéen.
La luxueuse résidence tardive du Ve siècle va être pourvue de bains d’une ampleur exceptionnelle, de l’ordre de 500 m2. Depuis la cour secondaire qui les relie aux appartements, on pénètre dans un vaste frigidarium animé par les reflets de l’eau d’une piscine semi-circulaire au riche revêtement mosaïqué. Elle présente un décor d’imbrications de motifs d’écailles polychromes cerné par une tresse de câbles. Depuis cet espace d’entrée, à gauche, l’invité peut accéder à un grand tepidarium, une salle chauffée modérément, pour atteindre le caldarium, la salle chaude, aux trois absides dont l’architecture ne manquera de l’impressionner. Hors des grandes occasions, les membres de la familia peuvent quant à eux profiter d’un espace plus intime, à droite du frigidarium, où ils trouveront un vestiaire donnant sur des latrines et de plus confortables salles de bain, plus faciles à chauffer