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- Vernai, de l’âge du Fer au haut Moyen Âge
Un projet de drainage pour l’une des plus anciennes villas de Gaule
L’établissement antique du Vernai, à une trentaine de kilomètres à l’est de Lyon, fait partie des plus importantes villas de la cité des Allobroges (Vienne). Il est installé en bordure d’une dépression humide à tendance marécageuse, formée dans un paysage de moraines glacières. Le domaine a pu faire l’objet d’une étude pluridisciplinaire conduite sous la direction de Robert Royet (Ministère de la Culture et de la Communication – service régional de l’Archéologie de Rhône-Alpes).
Une ferme aux constructions sur poteaux de bois occupe le point le plus haut du site, peut-être dès le IIIe siècle avant notre ère. A la fin de l’âge du Fer, le marais du Grand-Plan fait l’objet d’une première tentative d’assèchement. Vers 40-30 avant notre ère, une villa d’environ 2 ha est édifiée, avec des techniques de construction utilisant la pierre, le mortier et la tuile qui tranchent avec la période antérieure. Cependant, des formes de continuité sont perceptibles dans les habitudes alimentaires de ses occupants ou dans le cheptel de la villa encore proche de celui des sites protohistoriques de la région. Cette recomposition architecturale, certainement voulu par un notable allobroge, va de pair avec une entreprise ambitieuse de bonification des terres humides, qui demandera de reprendre le réseau de fossés de drainage préexistant. Ces travaux d’ampleur permettront un une prédominance des cultures céréalières et un net recul des espaces boisés, comme le montrent les analyses palynologiques. L’évolution du domaine et l’exploitation du marais
Vers 15 de notre ère, peut-être à la suite d’un incendie, la villa est agrandie de façon considérable sur près de 13 hectares, à l’intérieur d’une vaste clôture. La résidence d’environ 1 hectare, en position sommitale, est elle-aussi cernée par un mur d’enclos qui la sépare de façon distincte du secteur productif, organisé en plusieurs files de bâtiments utilitaires. Une partie du marais, à la suite d’épisodes de crues, est convertie en prés. Ces terres malgré leur potentiel ne sont plus au cœur d’un système de cultures basé dorénavant sur la vigne et les céréales sur sol sec.
L’Antiquité tardive débute avec une nouvelle crise hydrologique au IIIe siècle, qui va affecter le centre domanial. Les habitations dans les secteurs les plus humides vont être abandonnées, mais l’on entreprendra les travaux de protection nécessaires pour permettre la reconstruction de bâtiments agricoles. Le caractère résidentiel du site, encore affirmée durant le Ve siècle, s’exprime par la multiplication des espaces balnéaires et d’agrément ou par les indices d’une pratique de la chasse au cerf. L’élevage des bovins est un des traits dominants de l’économie de la villa tardo-antique.
La rupture entre la disparition de la villa à la fin du Ve siècle et la nouvelle exploitation du VIIe siècle semble profonde. Selon une orientation de production déjà perceptible pour le domaine de la période antérieure, toutes les terres du marais sont utilisées en prairies humides propices à l’élevage.