Léon Joulin (1838, Tours – 1928), fut directeur de la Poudrerie de Toulouse. À côté de ses activités professionnelles, il déploya une intense activité de recherche archéologique dans la région. De 1897 à 1899, il reprend, avec l’accord de la Société archéologique du Midi de la France dont il est correspondant, l’étude du site de Chiragan (Martres-Tolosane). Rompant avec les conclusions de ses prédécesseurs, il démontrera sur des bases scientifiques qu’il s’agit d’une seule et immense villa. Entre 1900 et 1903, il contribuera à l’exploration d’agglomérations gauloises de la région toulousaine. Au musée du Vieux-Toulouse, une salle porte son nom.

Si les villas ont fait l’objet de recherches systématiques en Allemagne et en Belgique dès la fin du XIXe siècle, la fouille de Chiragan est restée pendant plus d’un demi-siècle un exemple isolé en France. Les résultats, publiés en 1901, posent les bases d’une méthode de terrain cohérente qui a permis d’explorer un site sur plus de 15 hectares et d’en lever un plan. Léon Joulin a pu établir, par une approche de nature stratigraphique, une mise en période de l’établissement antique. Enfin, il a pu individualiser les différentes composantes de la villa, grâce à des dégagements qui n’ont pas négligé les communs. Les réflexions sur le domaine et son fonctionnement, un essai sur sa population et sa production céréalière dénotent une véritable curiosité pour l’économie rurale, jusque dans sa dimension quantitative.