Les recherches sur la villa connaissent aujourd’hui d’indéniables mutations, permettant de dépasser les conceptions surannées qui ont entaché pendant un temps l’étude de ce type de site. L’exploitation domaniale devient un thème prometteur de l’archéologie aujourd’hui.

Le nombre grandissant des fouilles permet de s’affranchir d’une réflexion circonscrite à quelques sites de référence, un ou deux par région selon une situation qui reflétait encore la réalité il y a une vingtaine d’années. L’archéologie préventive a été déterminante pour constituer de véritables séries. Les trajectoires individuelles de ces entreprises domaniales, patiemment reconstitués, offriront à terme une base plus solide pour dessiner des profils d’évolution régionale.

Les aménagements luxueux ne polarisent plus l’attention des fouilleurs. La résidence est abordée dans le cadre de décapages extensifs touchant dorénavant toutes les parties de la villa. Le fundus devient également objet d’études, mobilisant la géoarchéologie et les disciplines du paléoenvironnement. On s’interroge de même sur la répartition ce type de site rural, dans le cadre d’une région, d’une cité antique, jusqu’à envisager une géographie de la villa dans les provinces de la Gaule.

L’élargissement du champ d’étude est aussi d’ordre chronologique, si l’on considère la villa non seulement comme un signe de romanisation, mais aussi comme une étape dans la domination des campagnes par les élites, entre la fin de l’âge du Fer et l’époque féodale.