La villa des Près-Bas est implantée dans le plus grand bassin versant de l’espace loupianais, d’une superficie de plus de 200 hectares, qui accueillera de même le castrum de l’époque féodale à l’origine du village actuel. Les bâtiments ont été construits à mi-versant, orientés vers le soleil levant. Depuis le site, par sa position dominante, le regard du maître du domaine pouvait embrasser l’ensemble des terres cultivées et trouvait une échappée en direction de l’étang de Thau. Une dépression aujourd’hui mal drainée, avec le recul récent de la viticulture, prend place en pied de versant.

Le paysage de l’Antiquité est pour l’essentiel similaire à celui d’aujourd’hui. Cependant l’enquête archéologique, étendue des vestiges des constructions aux terres du domaine, permet de nuancer cette affirmation. Ainsi, la mise en terrasses du versant correspond à une période historique bien plus récente et cette succession de murets ou de talus ne doit rien au travail des agriculteurs gallo-romains

De même, selon les sondages autour de la villa, les sols cultivés ont subi une forte érosion depuis l’Antiquité : les sols du coteau sont décapés tandis qu’un grand volume des sédiments s’est accumulé dans la partie basse du bassin versant. Ces effets de l’érosion liés à d’intenses phases de mise en valeur des sols jusqu’à l’époque moderne viennent à chaque période modifier l’environnement quotidien des hommes et peuvent masquer des vestiges archéologiques sous une épaisse couverture de terre.