Une exploitation agricole d’un genre nouveau apparaît autour du changement d’ère, soit seulement un demi-siècle environ après la première installation. Les constructions présentent un caractère plus pérenne, avec des bâtiments aux fondations de pierre et élévation de terre. Elles se distinguent des aménagements antérieurs par le recours à un plan-type, où la cour unifie les différentes composantes de l’exploitation rurale, répondant à deux fonctions essentielles. Des logements, sans caractère luxueux, dotés de foyers au sol, côtoient des installations de production. Un cellier doté de dolia, d’une capacité d’une centaine d’hectolitres, occupe déjà tout un corps de bâtiment. 

La concentration des hommes et des moyens de production devient ici manifeste et la conception de la nouvelle ferme exprime une rupture avec l’établissement initial, une nouvelle étape de mise en place du domaine. Le choix d’un plan à cour centrale appelle évidemment à rechercher des modèles méditerranéens en référence à de nombreux exemples italiens. L’absence d’espaces résidentiels ne peut être mise sur le compte d’une romanisation superficielle. On connaît en Languedoc des maisons, dans des agglomérations indigènes, où l’on trouve des enduits et des revêtements de sol luxueux dès le Ier siècle avant notre ère. Le décalage observé entre ces maisons et les bâtiments ruraux destinés essentiellement à la production, indiquerait que le maître du domaine est encore un propriétaire absentéiste.