La création d’exploitations domaniales sur le modèle de la villa peut être le fait de nouveaux arrivants dans les campagnes gauloises, des Italiens attirés par les ressources de ces provinces, comme le personnage du Pro Quinctio de Cicéron, ou des bénéficiaires, parmi les plus favorisés, de lots de terres lors de la création des colonies. Un rôle prépondérant est redonné aux élites gauloises, disposant déjà d’importants patrimoines comme de liens économiques et sociaux avec les populations rurales. Le succès de la villa, tant au Nord qu'au Sud de la Gaule, et l’adaptation régionale de ce modèle témoignent de l’adhésion rapide d’une aristocratie indigène à la romanisation

L’épigraphie funéraire, les inscriptions sur des productions du domaine permettent de connaître l’identité et le rang de certains propriétaires. S’ils peuvent appartenir aux ordres supérieurs de la société romaine, beaucoup d’entre eux ne sont que des notables investis dans des carrières municipales, voire des affranchis ayant bénéficié de la protection des citoyens les plus en vue. Le dominus gallo-romain est peut-être un propriétaire absentéiste, absorbé par ses affaires en ville, comme ceux que Columelle exhorte à s’impliquer dans la gestion du domaine, au-delà de séjours de repos. Ce mode de vie est encore celui des élites de l’Antiquité tardive, qui, d’après les correspondances de Sidoine Apollinaire et le faste de leurs résidences, semblent accorder plus de temps à la villégiature.