Selon une pratique des ateliers de la Narbonnaise, l’officine de Loupian offre une gamme variée de productions céramiques, des tuiles, de la vaisselle commune mais aussi des amphores dites « gauloises », à fond plat. Le type Gauloise 4, d’une trentaine de litres de contenance, correspond à une forme standardisée, adoptée par tous les producteurs à partir du dernier quart du Ier siècle apr. J.-C. pour le conditionnement et le commerce. Ces amphores piriformes, aux parois peu épaisses, peuvent être recouvertes d’un paillage pour le transport et sont toutes enduites de poix, pour assurer l’étanchéité du récipient, peut-être dans un souci d’asepsie pour un vin parfois instable, et non sans conséquence sur le goût du vin.

Certaines de ces amphores, lorsqu’elles seront commercialisées, porteront des tituli picti, des inscriptions peintes sur le col qui indiquent le cépage dont est issu le vin, comme l’Aminée bien connu des sources antiques, des indications d’âge, de contenance ou de propriété. Lors de la fabrication, des estampilles peuvent parfois être apposées sur l’anse ou l’épaulement du récipient. À Loupian, une centaine de marques identiques, imprimées dans la pâte avant cuisson à l’aide d’une matrice en plomb, portent les lettres MAF. Elles sont interprétées comme les initiales des tria nomina d’un citoyen romain, certainement le nom du personnage qui a tant investi dans le domaine et dans la villa. Des marques identiques ont été retrouvées à Ostie, le port de Rome.