À la suite de la conquête romaine de la fin du IIe siècle avant notre ère et de la création de la colonie de Narbonne en 118 avant notre ère, les peuples indigènes de l’espace languedocien, les Volques, vont être intégrés à une nouvelle province qui sera dénommée par l’occupant Gaule Transalpine. Le cadre politique favorable à l’adhésion économique et culturelle des élites locales à la société romaine va être renforcé par la politique de César d’octroi de privilèges aux peuples transalpins. La transformation de la société gauloise méridionale va s’intensifier avec la multiplication de fondations coloniales aux bénéfices de vétérans des campagnes militaires de la fin du 1er siècle avant notre ère. 

Le mouvement de création des colonies va prendre appui sur un maillage d’agglomérations de première importance, d’origine préromaine. Il en est ainsi pour Béziers, Nîmes, ou Carcassonne, dont on situe le changement de statut dans les années 30-20 av. J.-C. Beaucoup d’autres ne bénéficieront pas d’une telle promotion et ces agglomérations secondaires se retrouveront insérées dans le territoire des nouvelles cités. Ce n’est qu’avec les réformes de la fin de l’Antiquité que ces cadres territoriaux en vigueur durant tout le Haut-Empire seront fragmentés pour permettre l’émergence de nouveaux chefs-lieux. La promotion à un tel rang de l’agglomération d’Agde, ville issue d’une colonie de Marseille grecque, est un bon exemple des changements intervenus alors dans la carte administrative.