La salle triconque, occupant le quart de la surface des appartements de Loupian, correspond à une formule architecturale caractéristique des demeures de l’élite de l’Antiquité tardive, largement répandue dans les provinces occidentales de l’empire. Elle sert de cadre au banquet et à la réception des hôtes. Dans les absides, peut prendre place un lit de table semi-circulaire, appelé stibadium ou sigma, dont la mode se généralise à partir de la fin du IIIe siècle. Attesté durant le Haut-Empire, il est plutôt utilisé dans les jardins ou bien associé à des jeux d’eau pour les repas d’été.

Le stibadium est un meuble de bois, d’un seul tenant ou composé de plusieurs éléments, dont le diamètre n’est pas inférieur à 3m. La longueur de la couche est variable, mais véritablement confortable qu’au-delà de 1,4m. On y jette dessus couvertures et coussins pour quatre à huit personnes, selon la taille du lit. Une table circulaire ou bien en U sert à déposer la vaisselle et les mets. La place des convives répond aux exigences d’une véritable étiquette, l’hôte occupant l’une des extrémités du lit, l’invité à honorer prend place à l’opposé, alors que les autres sont installés entre les deux selon une hiérarchie décroissante. Le repas se déroulant dans les absides, la pièce centrale sert pour le service et pour les spectacles. À Loupian, le thème de la mosaïque de cette salle fait écho aux origines de plein air du stibadium, avec un décor de portiques et de pergola végétalisée.