Soutiens politiques

Pour justifier son accession au trône, Sargon prétendit que Salmanazar V avait été déposé par les dieux pour avoir imposé des corvées et des taxes aux habitants de la ville sainte d’Assur. Sargon leva ces obligations à Assur et Harran, s’attachant le soutien du clergé et des élites de ces villes. Sa stratégie s’appuyait ainsi sur le pouvoir religieux et tranchait avec les pratiques de ses prédécesseurs. Peut-être avait-il par le passé exercé une charge religieuse.

Stratégie économique

Les privilèges que Sargon accordait n’étaient pas dénués de motivations politiques. Lorsqu’il fut proclamé roi de Babylone en 709 av. J.-C., il annonça la rémission des dettes de ses habitants. Cela entraîna pourtant les protestations des propriétaires babyloniens qui s’étaient institués comme prêteurs et perdaient donc de l’argent. Ainsi, tout en se présentant comme bienfaiteur de Babylone, Sargon fragilisait les élites économiques de la ville face au clergé, sur lequel il s’appuyait pour maintenir localement son pouvoir.

Politique extérieure

Si, comme ses prédécesseurs, Sargon soumit de nombreux peuples et ordonna des déportations de prisonniers, il ne cherchait pas systématiquement à terrifier les puissances voisines mais au contraire s’assurait la loyauté des souverains étrangers : il offrit un banquet au roi des Mannéens lors de sa huitième campagne et maria une de ses filles au roi de Tabal. Le traité de paix qu’il consentit au roi Midas de Phrygie en 709 av. J.-C., alors que celui-ci avait comploté contre lui, faisait aussi partie de cette stratégie. Les royaumes étrangers avaient donc tout intérêt à s’allier à lui.