La dernière capitale

Ninive, qui s’étend sur les tells actuels de Kuyunjik et Nebi Yunus, est un site dont l’occupation remonte aux périodes préhistoriques (VIe millénaire av. J.-C.). Cependant, elle est principalement connue pour avoir été la dernière capitale assyrienne, lorsque le roi Sennacherib s’y installa après la mort de son père Sargon II. Il se fit bâtir un palais au sud-ouest de l’acropole. De grands travaux permirent la réalisation d’immenses jardins, alimentés par un système hydraulique complexe qui fut peut-être à l’origine de la légende des jardins suspendus de Babylone.

Le palais d’Assurbanipal et la bibliothèque

Le palais nord, édifié sous le règne de son fils Assurbanipal, est le plus célèbre. Parmi les reliefs sculptés qui le décoraient, il faut retenir les remarquables scènes de chasse royale où Assurbanipal tue de nombreux lions. Dans ce palais et dans une partie du palais de Sennacherib se trouvait la bibliothèque d’Assurbanipal, qui comportait des milliers de textes, notamment des tablettes d’exorcisme et de divination, ainsi que des catalogues qui en faisaient l’inventaire.

Les fouilles de Ninive

La ville, mise au jour par sir Henry Layard, fut fouillée par des équipes anglaises entre 1842 et 1932. Des missions étrangères y furent conduites périodiquement dans la seconde moitié du XXe siècle. La célébrité de Ninive est en partie due aux mentions qui en sont faites dans la Bible. Le tell Nebi Yunus (tell « du prophète Jonas ») conserve la mémoire d’un épisode biblique selon lequel Jonas s’était rendu dans la cité. Son tombeau, érigé sur le tell, a été détruit par le groupe État islamique au printemps 2015.