Victor Place (1818-1875)

Le diplomate Victor Place fut nommé consul à Mossoul en 1851. Entre-temps, les équipes anglaises dirigées par sir Henry Layard avaient entrepris de fouiller les sites de Nimrud et tell Kuyunjik, ancienne Ninive. Victor Place prit alors la suite des travaux de Paul-Émile Botta à Khorsabad. Sans avoir les compétences multiples de son prédécesseur, il portait un intérêt particulier à l’architecture, ce qui le conduisit à mener des fouilles plutôt rigoureuses pour l’époque.

Un effort de rigueur scientifique

Alors que Botta pensait la fouille terminée, Place dégagea plus d’une centaine d’espaces du palais ainsi que le secteur des temples – qu’il prit pour un harem – et s’efforça de comprendre la structure du palais « des fondations jusqu’à la toiture ». Il fut assisté dans ce travail par le dessinateur Félix Thomas. Ce fut aussi la première fois que la photographie fut utilisée sur un chantier archéologique : l’ingénieur Gabriel Tranchand documenta les fouilles au moyen de calotypes.

La perte du convoi

Les conditions de transport des taureaux et des reliefs de Khorsabad étaient d’autant plus difficiles que Place se refusait à faire scier les taureaux pour les alléger. Alors qu’il avait méticuleusement préparé l’acheminement des vestiges qu’il avait sélectionnés, le navire qui devait lui être envoyé de France arriva avec un an de retard. Au terme d’un difficile périple, le convoi coula dans le fleuve à Kournah le 21 mai 1855. Seule une infime quantité de vestiges put être sauvée et Place en fut dévasté.

« Un seul instant a vu sombrer tant de légitimes espérances (…). »

(Victor Place au ministre Achille Fould, manuel AB p. 522, cité par Parrot, Archéologie mésopotamienne, p. 82)