Aux reliefs sculptés qui firent la célébrité du palais de Khorsabad s’ajoutait à l’époque de Sargon un ensemble de décors colorés qui, dans sa majorité, ne nous est pas parvenu. Le peintre Félix Thomas évoque ainsi, dans une peinture, une archivolte de briques colorées représentant une frise de rosettes et des génies ornant une porte en cours de dégagement, gardée par des taureaux. Ces décors, encore visibles au moment des fouilles, ne sont aujourd’hui conservés que par fragments.

Technique et couleur

Le Louvre conserve des fragments de briques qui devaient décorer les murs du palais. Elles étaient en terre cuite et couvertes d’une glaçure qui, mélangée à des oxydes métalliques, permettait en se vitrifiant à la cuisson d’obtenir la couleur souhaitée (souvent du bleu, du vert, du blanc ou du jaune). Les fragments conservés montrent des décors floraux mais aussi des détails de scènes figurées, comme le pied d’un personnage.

De véritables tableaux

Ces fragments témoignent de l’existence de véritables tableaux de briques colorées à Khorsabad que l’on connaît surtout par des relevés de Félix Thomas : le secteur des temples en particulier était décoré de scènes encadrées de frises florales et représentant des personnages, des animaux (lion, oiseau, taureau) ou encore un figuier et une charrue. Ce type de décor était en faveur au Ier millénaire mais c’est à Babylone, au VIe siècle av. J.-C., qu’il trouve son expression la plus accomplie avec la Porte d’Ishtar, conservée aujourd’hui à Berlin, au Vorderasiatisches Museum.