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Le territoire axoumite a livré quelques inscriptions en grec, la langue de culture de l’Orient gréco-romain, classées ici par ordre chronologique. Les traductions sont issues du Recueil des inscriptions de l’Éthiopie des periodes pré-axoumite et axoumite, publié en 1991.
1. La plus ancienne, datée de 246-241, provenant d’Adoulis, copiée par un certain Cosmas vers 591 et dénommée « Monumentum Adulitanum », était gravée sur une stèle dressée sur un trône placé à l'entrée de la ville d'Adoulis. Elle raconte la grande expédition en Asie, conduite par Ptolémée III Evergète I :
« Le grand roi Ptolémée, fils du roi Ptolémée et de la reine Arsinoé, dieux Adelphes, nés du roi Ptolémée et de la reine Bérénice, dieux Sauveurs, descendant, du côté paternel, d'Héraklès, fils de Zeus, et, du côté maternel, de Dionysos, fils de Zeus, ayant recueilli de son père la royauté sur l'Égypte, la Libye, la Syrie, la Phénicie, Chypre, la Lycie, la Carie et les îles Cyclades, a fait une expédition en Asie avec une force de fantassins et de cavaliers, une flotte, des éléphants troglodytiques et éthiopiens… »
(RIE n°276. Traduction André Bernand)
2. Une autre inscription votive copiée elle-aussi par Cosmas était aussi gravée, sur ce trône:
« Après cela, devenu fort et ayant ordonné aux peuples les plus proches du royaume de demeurer en paix, j'ai combattu et soumis dans des batailles les peuples énumérés ci-dessous : j'ai combattu la peuplade Gazè, puis, après avoir vaincu Agamé et Sigyéné, je me suis attribué la moitié de tous leurs biens et de leurs personnes. Aua, Zingabènê, Angabé, Tiamaa, Athagaous, Kalaa et la population Samèné, habitant au-delà du Nil dans des montagnes d'accès difficile et enneigées, où existent continuellement des tempêtes, des glaces et des neiges profondes où l'homme s'enfonce jusqu'aux genoux, après avoir traversé le fleuve, je les ai soumis ».
(RIE n° 277. Traduction André Bernand)
Ces deux inscriptions ne sont pas contemporaines. Si la première (no 276) fait référence à des évènements survenus bien des siècles auparavant, la seconde (no 277) rapporte des expéditions menées – sous réserves – par le roi Gadara au IIIe s. apr. J.-C.
3. La troisième inscription, assez brève, datée de 230 apr. J.-C. et trouvée à Dekemhare, au nord d’Axoum, mentionne un pseudo « roi des rois », Sembrouthes. (RIE n° 275. Traduction André Bernand)
4. Les versions en grec des inscriptions royales d’‘Ezänâ, autour de 330-333 apr. J.-C.
5. La première païenne :
« [Nous] Aeizanas, roi des Axômites, des Homérites et de Raeidan, des Éthiopiens, des Sabaeitai et de Siléè, de Tiamô, des Bougaeitai et de Kasou, roi des rois, fils de l'invincible dieu Arès, alors que s'était révoltée en cette occasion la tribu des Bougaeitai, nous avons envoyé nos frères Saïazana et Adipha leur faire la guerre et, quand ils se furent rendus, après les avoir soumis, ils nous les ont amenés avec aussi leur bétail, 112 bovins, des ovins au nombre de 6 224 et des bêtes de somme… »
(RIE n° 270 bis. Traduction André Bernand)
6. L’autre chrétienne (no 271):
« Dans la foi en Dieu et la puissance du Père, du Fils et du Saint Esprit, à celui qui m'a secouru et me secourt toujours, moi ‘Ezänâ, roi des Axoumites, des Himyarites, de Reeidan, des Sabéens de Silléel, de Kasô, des Bedja et de Tiamô, Bisi Alene, fils de Elle-Amida et serviteur du Christ, je rends grâce au Seigneur mon Dieu et je ne puis dire pleinement… »
(RIE n°271. Traduction André Caquot)